Veiller sur elle - Jean-Baptiste Andrea
- Le 29/01/2024
- Dans littérature française
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N°1825 – Janvier 2024.
Veiller sur elle - Jean-Baptiste Andréa - L’iconoclaste.
Prix Goncourt 2024.
Qu’est ce qui provoque chez un humain le choix du monastère : le mysticisme, la volonté de se couper du monde, la nécessité de se cacher… ? Cela a été le choix de Michelangerlo Vitaliani, dit Mimo qui va rendre son dernier souffle dans une abbaye et surtout près de sa dernière œuvre qu’il laisse comme un testament. Il fut un garçon pauvre et peu favorisé par la vie qu’on a ignoré, méprisé mais qui a réussi à imposer très jeune son extraordinaire talent de sculpteur. Sa vie a été un long combat contre sa condition même si elle a emprunté des détours parfois marginaux, même s’il a un temps croisé le fascisme de Mussolini et l’ombre du Vatican. Le hasard lui a fait rencontrer Viola Orsini, une aristocrate rebelle et imprévisible, héritière d’une famille riche et prestigieuse mais qui a vu en ce jeune homme socialement différent d’elle, une sorte de double dont elle ne pouvait se passer, une sorte de caprice du destin. Si son parcours a parfois été plus en phase avec celui d’une jeune fille de son rang et malgré les différences de classe, ils se sont très jeunes juré fidélité dans le petit village où ils vivaient, sans que jamais une vie commune ni des relations charnelles ne viennent altérer cette promesse. Un amour vrai comme celui qui ne se réalise jamais, un amour que se portent deux êtres également capables de se détester.
Ce roman est la saga de leur deux familles déclinée sur la première moitié du XX° siècle mais aussi de leur deux parcours, cahoteux mais toujours animés par leurs rêves communs et par cet amour platonique, avec en contre-point l’histoire bouleversée de cette période.
L‘auteur, avec ce quatrième roman, se révèle être un talentueux conteur grâce à une écriture fluide et poétique. J’ai lu ce long texte (près de 600 pages) avec le plaisir de la découverte et de la curiosité d’un lecteur attentif et passionné.
J’ai déjà dit dans cette chronique que, à mon humble avis quelques romans couronnés par le prix Goncourt ne le méritaient pas. Ce n’est évidemment pas le cas de cet roman magistral, plein de senteurs d’orangers et du soleil de l’Italie
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