L’EMPIRE D’UN HOMME – Ramon Sender
- Par hervegautier
- Le 28/04/2011
- Dans Ramon Sender
- 0 commentaire
N°299– Mai 2008 L’EMPIRE D’UN HOMME – Ramon Sender – Éditions Actes Sud Roman traduit de l’espagnol par Claude Bleton.
C’est d’une bien «ténébreuse affaire » dont nous parle Sender. Dans une petite contrée espagnole on retrouve un homme disparu depuis bientôt quinze années à cause d’un pressentiment inexpliqué, et qui vivait solitaire dans la montagne. Tout porte à croire qu’il s’agit de Sabino, pauvre hère qui serait mort assassiné depuis longtemps mais dont on n’a jamais retrouvé le cadavre. De ce meurtre on a accusé Juan et Vicente dont les aveux ont été obtenus avec zèle par le brigadier de la Garde Civile locale et avec des méthodes héritées de l'inquisition.
L’instruction quelque peu courtelinesque le dispute à l’imagination de l’avocat de la défense pour expliquer les circonstances de cette affaire. Les deux prévenus ont fini par avouer tout et n’importe quoi, pourvu qu’on les laisse en paix. Ils sont donc devenus deux assassins et ont fait pour cela quinze années de prison. Tout cela sur fond politique où, dans un petit village, les Libéraux s’opposent aux Conservateurs, dans une lutte d’influence où l'Église prend ses marques, s’allie à la force, pourvu que les apparences soient sauves, l’ordre public sauvegardé, et la religion maintenue dans son autorité morale.
Mais voilà, ce Sabino, mort depuis quinze ans, refait son apparition à la surprise générale au point qu’on se demande s’il ne s’agit pas de son fantôme et les femmes, mères ou épouses, laissent leur empreinte dans ce drame fait de fantasmes populaires et de croyances d’un autre âge au point que de vieilles querelles, où l’honneur familial et la moralité sont mis en cause, vont se réveiller et trouveront leur épilogue « sur le pré ».
Je remarque qu’à l’heure où l’on revient enfin à une compréhension et un apprentissage plus traditionnel de la grammaire française, ce texte est restitué en français avec un grand respect de la concordance des temps chère aux Espagnols |
Ajouter un commentaire