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la feuille volante

l'appel

N° 1435 - Mars 2020.

 

L’appel Fanny Wallendorf – Éditions Finitudes.

 

Ce livre est réellement un roman dans la mesure où le personnage principal, Richard, est un être fictif. L’auteur n’a retenu pour écrire son ouvrage que les événements sportifs et peut-être quelques détails de la vie de Dick Fosbury, athlète qui révolutionna le saut en hauteur en franchissant la barre … sur le dos quand la façon classique et reconnue était la technique du « ciseau » ou du rouleau ventral. Ce faisant il a ouvert une brèche, a créé une voie qu’il a portée jusqu’aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968, a inventé quelque chose de nouveau qui désormais porte son nom [le « Fosbury flop »]et que chacun désormais peut adopter.

 

Revenons au roman. Nous somme en Amérique, dans l’État de l’Oregon, en 1957 et Richard est un adolescent ordinaire pas vraiment doué pour les études, dégingandé, timide et qui fait le désespoir des coachs sportifs de l’établissement dont le but est de le voir améliorer son saut en hauteur qui stagne depuis des années. Selon eux, il n’est vraiment pas fait pour ce sport mais fait pourtant ce qu’il peut pour perfectionner sa technique du « ciseau ». A l’occasion d’une rencontre sportive et d’une idée venue par hasard en regardant une branche d’arbre, il passe la barre d’une manière peu académique, sur le dos, et améliore son propre record, ce qui lui vaut le surnom d’ « hurluberlu ». Dès lors le regard des autres change et son saut, même s’il ne déroge pas au règlement mais suscite des critiques extérieures, des moqueries et évidemment des jalousies. Beckie, son amie, s’éprend de lui et ensemble ils vivent le parfait amour et lui continue à améliorer ses performances. Tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes mais, comme d’habitude, tout finit par aller de travers, son entraîneur le quitte sans raison, Beckie se fait plus absente et disparaît, son meilleur ami s’éloigne et ses espoirs de bourses pour sa prochaine entrée à l’université deviennent de plus en plus hypothétiques... même s’il fait quand même la Une des journaux et multiplie les victoires. Comme toux ceux qui sortent du rang et veulent poursuivre leur rêve, il doit faire face à l’adversité et son parcours se révèle chaotique . Le doute s’installe en lui et ce d’autant que l’ombre de la guerre du Vietnam le rejoint et avec elle le risque de disparaître définitivement, de voir son combat personnel cesser sans qu’il y puisse rien.

L’appel, c’est l’impulsion du saut mais c’est aussi l’invitation à être soi-même, à se réaliser dans quelque chose de nouveau et qui nous ressemble, à être solliciter par la gloire aussi peut-être ?

 

Je me suis un peu ennuyé au cours de ce roman même si j’ai apprécié cette lutte de Richard pour un idéal, cette manière de s’approprier quelque chose d’original qui répondait à un défi apparemment impossible à atteindre, qui se bat contre une adversité aux multiples visages et qui finit peu à peu par le dépasser.

 

©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com

 

 
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