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la feuille volante

Per Walhoo

  • Meurtre au 31° étage

    N°1938– Octobre 2024.

     

    Meurtre au 31° étage – Per Walhöö- Le Mascaret -1988 .

    Traduit du suédois par Philippe Bouquet et Joëlle Sanchez.

     

    Dans une ville de Suède, un grand groupe d’édition vient de recevoir une lettre anonyme menaçant de faire sauter le siège social  en représailles à un meurtre. Vu l’importance de l’entreprise, cette affaire remue jusqu’au ministère et on charge le commissaire Jensen d’investiguer, tout en lui faisant moultes recommandations de ne pas faire de vagues, ne lui laissant que 7 jours pour son enquête et sa hiérarchie le presse de limiter ses investigations à l’auteur de la lettre. En réalité ce n’était qu’une plaisanterie découverte rapidement par un autre service . Tout ce qu’il avait fait n’avait donc servi à rien. Pourtant il s’est avéré que celui qui avait avoué n’était pas le vrai coupable et Jensen fut donc invité à poursuivre ses recherches mais toujours à l’intérieur du délai indiqué. Dans ce groupe on rencontre des choses bizarres au regard du travail et du niveau intellectuel des cadres de cette entreprise ;

    Ce roman a été écrit en 1964 et dépeint une société aseptisée, standardisée, aux ordres et sous le contrôle des autorités. C’était sans doute une sorte de photographie sociologique de cette époque, mais le fait qu’elle soit minée par alcoolisme, la drogue et les suicides peut donner à penser qu’elle n’est pas idéale et qu’elle a quelque chose de douloureusement actuel. Ce qui a retenu mon attention c’est le personnage du commissaire, d’une servilité affligeante face à sa hiérarchie tout en étant lui-même autoritaire vis à vis de ses autres collègues placés sous son autorité. Il obéis docilement à ses supérieurs et attend la même attitude de la part de ses subordonnés ! Cela nous donne des dialogues limités et quelque peu dénués d’intérêt. Je ne suis pas vraiment familier des polars nordiques mais je me fais une autre idée d’un commissaire de police en enquête même si le mode du travail lui-même est bien souvent baigné par ce genre d’attitude. Tout au long de la deuxième partie de son enquête il y a une atmosphère pesante, le commissaire faisant partie de ce système inquisitorial et en accepte les règles sans broncher, parlant le moins possible à ses interlocuteurs, n’éprouvant rien et combattant lui-même ce mal-être par l’absorption d’alcool pourtant prohibé.

    Je ne suis pas fan de l’hémoglobine et de la violence, tant s’en faut, j’ai pourtant poursuivi ma lecture jusqu’à la fin pour connaître l’épilogue de ce livre mais je m’attendais à autre chose, à une autre sorte de crime, à une autre révélation à propos de ce fameux 31° étage et des mystères qu’il semblait receler. Le titre autant que la collection (Le mascaret noir) me donnaient à penser que j’allais lire un roman policier classique. J’ai été un peu déçu par ma première approche de cet auteur.