nostalgia
- Par ervian
- Le 24/07/2025
- Dans Cinéma italien
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N°1994 – Juillet 2025.
Nostalgia – Un film de Mario Martone (2022)
Arte le 23/7/2025
On se demande ce qui est passé par la tête de Felice Lasco ( Pierfrancesco Favino) de revenir, après quarante ans d’absence dans sa ville natale de Naples et plus spécialement dans le quartier de la Sanità où sa vielle mère, Teresa, (Aurra Quattrochi) habite dans des condtions désormais plus que précaires. Lui qui a réussi dans les affaires, au Caire où il vit avec son épouse, aurait sans doute dû méditer cette pensée d’Albert Camus selon laquelle on ne revit pas à quarante ans de la même manière les années qu’on a vécues à vingt.
Quand il y revient, il rencontre Raffaele (Nello Mascia) un ancien amant de sa mère qui lui conseille fortement de retourner en Egypte après la mort de celle-ci. On ne sait trop pourquoi, alors que les évènements autour de lui l’incitent à disparaître puisque son retour n’est pas passé inaperçu, il s’entête à vouloir tout quitter pour s’installer à Naples avec son épouse. Après l’enterrement de Teresa, Felice révèle au curé de la paroisse, Don Luigi Rega (Francesco di Leva), un prêtre respecté, son intention de s’installer définivement à Naples mais surtout de revoir son ancien ami Oresto Spasiano (Tommaso Ragno) devenu un dangereux mafieu solitaire que tout le monde craint. Le prêtre est aussi l’ennemi d’Oresto et tente avec ses faibles moyens d’inciter les jeunes de sa paroisse à échapper à la mafia. C’est vers lui que se tourne Felice qui se confie à lui, lui révélant les liens qui l’attachent à Oresto. Après de longues tractations Felice finit par rencontrer son ancien ami qui lui intime l’ordre de quitter la ville et fait tout ce qu’il faut pour l’y inciter. Felice comprend que leur ancienne amitié n’existe plus mais il s’obstine. C’est que sa présence réveille chez Oresto une vieille affaire de cambriolage qui a mal tourné et s’est conclue par le meurtre du propriétaire des lieux, assassiné par Oresto. A l’époque, les deux adolescents ont quinze ans et sont deux minables petites frappes mais c’est Felice, poussé par sa famille, qui choisit de disparaître au Moyen-Orient. Sa fuite attire sur lui la responsabilité du meurtre mais bizarrement il n’est pas inquiété, son départ étant sans doute interprété comme la traditionnelle migration des Italiens du sud. Son retour à Naples est vécu par lui comme un bonheur, il déambule dans son quartier, achète un appartement, décide son épouse à venir s’installer définivement à Naples, ce qui lui sera fatal.
La conduite de Felice m’a paru assez irrationnelle et il aurait dû sans doute se souvenir du dicton qui veut que, quand on se réveille le matin dans cette ville on n’est pas sûr d’être encore en vie le soir. Je veux bien que Naples possède ce tropisme qui attire ceux qui y sont nés et les détermine à revenir y mourir, mais quand même. Les circonstances auraient dû l’en dissuader et on comprend mal qu’il impose à son épouse qui n’est pas napolitaine de vivre dans le quartier de la Sanità qui a gardé son aspect lépreux et surtout dangereux puisque tous ici, ses amis comme ses ennemis, lui conseillent de disparaître. Dans ce film, Naples qui est aussi un personnage, n’est pas vraiment montrée sous un jour favorable et la caméra s’attarde davantage sur la violence qui y règne et sur l’aspect labyrinthique et inquiétant de ce quartier pauvre.
Ce film dramatique sorti en 2022 est l’adaptaion d’un roman éponyme d’Emmano Rea (1927- 2016) m’a un peu déçu malgè la prestation de Pierfrancesco Favino et surtout de celle de Francesco di Leva, meilleur second rôle.
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