Audur Ava Ólafsdóttir
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Rosa candida
- Par hervegautier
- Le 14/04/2016
- Dans Audur Ava Ólafsdóttir
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La Feuille Volante n°1031– Avril 2016
ROSA CANDIDA– Audur Ava Ólafsdóttir -Zulma.
Traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson
Rosa candida c'est le nom d'une rose à huit pétales, à la tige dénuée d'épines. C'est aussi une rare variété de fleurs que la mère de Arnljótur, morte il a quelques années dans un accident de voiture, aimait à cultiver et faisait partager à son fils sa passion pour la jardinage. La vie est bizarre puisque, un soir de fête, dans la serre familiale, Arnljótur fait l'amour à une inconnue qui quelques temps après vient le voir pour lui annoncer qu'elle est enceinte. Pour l'heure il doit se rendre dans un monastère loin de chez lui, dont les moines sont dédiés à l'horticulture et spécialement aux roses. Il y sera un simple jardinier et apprendra la langue du pays, nouvelle pour lui. Un moine cinéphile et un peu alcoolique deviendra son confident.
Il est un peu bizarre ce Arnljótur, se laisser chargé de paternité comme cela, par une inconnue avec qui il a passé une courte nuit d'amour, sans chercher à savoir si l'enfant est de lui. Il semble heureux d'avoir une fille,Flóra Sól, mais ne cherche pas pour autant à vivre avec sa mère ni à se marier avec elle. Ils ne forment pas un vrai couple. Je veux bien qu'il soit ému par les femmes et que la simple rencontre avec l'une d'entre elles le bouleverse, mais quand même ! De son côte Anna, après avoir mis son enfant au monde semble vouloir reprendre sa vie solitaire et ni l'un ni l'autre n'ont cherché à connaître leurs beaux-parents. Seul le père d' Arnljótur paraît heureux d'être grand-père ne serait-ce parce que ce bébé assurera la descendance familiale puisque sont second fils, Joseph, est handicapé mental.
Il est beaucoup question de jeunesse et de vie dans ce roman mais dans le même temps l'idée de la mort et de l'absence est constamment présente. Certes nous sommes tous mortels et nous le savons et cela ne me gêne pas mais ce que je retiens c'est aussi la coté candide, naïf de ce jeune homme qui semble avancer dans sa vie comme un automate. L'arrivée inopinée de sa fille de neuf mois et de sa mère, bouleverse son quotidien puisque la présence de cette enfant ne peut être compatible avec la vie monacale. Il s'adapte cependant et finit par s'habituer et souhaiter que cela dure toute sa vie. Dès lors, j'ai eu l'impression qu'il est victime d’une sorte de dédoublement de la personnalité. D'une part il semble heureux dans sa nouvelle vie un peu égoïste et de l’autre, il veux voir sa fille grandir et souhaite assumer son rôle de père avec enthousiasme. Quant à la mère, elle s'installe avec lui, mais pour un temps seulement, non pour tenir son rôle d'épouse mais surtout pour rédiger son mémoire d'études sur la génétique. Seules semblent compter ses études et sa liberté qui finalement prévaudra.
J'ai lu ce livre sans moi-même, pendant longtemps, savoir quoi en penser, plus intéressé par un épilogue que j'avais du mal à imaginer que par réel intérêt pour cette histoire. Cela m'a paru être le récit banal d'un jeune homme victime de cette jeune fille qui sait ce qu’elle veut et finalement se débarrasse de son enfant et s'en va. Lui accepte cette situation en faisant prévaloir le présent immédiat avec une détermination surréaliste et même complètement irresponsable, sans avoir la moindre idée de l'avenir. Je respecte infiniment le travail de l'auteur, mais je dois dire que je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce roman.
© Hervé GAUTIER – Avril 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]