Frédérique Degehlt
N°819 – Octobre 2014.
LES BRUMES DE L'APPARENCE – Frédérique Degehlt- Actes sur.
Une parisienne de quarante ans, Gabrielle, mariée, mère de famille vient d'hériter d'une masure et d'une forêt au milieu de nulle part, dont elle ignorait l'existence et qu'elle songe tout de suite à revendre. Ce ne sera pas si simple puisque, de l'avis général cette maison est hantée. Sur place, elle note d'ailleurs que ces lieux sont apaisants pour elle alors qu'ils font peur à la population. Elle va d'ailleurs apprendre qu'elle appartient à une lignée de « sorciers » et qu'elle est elle-même l’héritière sans jamais l'avoir soupçonné. On comprend bien que cela va bouleverser sa vie d'autant qu'elle va comprendre, au hasard des rencontres, qu'elle est effectivement douée de pouvoirs surnaturels de guérisseur mais aussi d'intermédiaire entre les vivants et les personnes disparues. Ce sont des apparitions sous diverses formes ce qui met mal à l'aise son mari médecin et donc cartésien et déclenche dans son entourage une suspicion de folie. Bien entendu ces derniers vont lui permettre d'en apprendre davantage sur son entourage immédiat et spécialement sur l'amour que lui porte Stan, son mari. Pour la maison, elle décide de faire des réparations en vue d'une vente prochaine dont elle charge Jean-Pierre, un agent immobilier local.
L'idée de départ avait tout pour me séduire mais le rythme du roman m'a paru trop lent avec beaucoup de digressions. Elle en rajoute même un peu trop, entre les volets qui claquent, le parquet qui grince, les fragrances qui envahissent la pièce sans raison ou une fantomatique présence qui se manifeste pafois auprès d'elle. De plus je ne suis pas sûr de partager son avis sur la survivance après la mort dans un au-delà tout à fait hypothétique. La vie, nous le savons est quelque chose d'unique que nous sommes tentés de vouloir faire perdurer après le trépas. Pour tous ceux qui ont perdu un être cher, la tentation est grande de le retrouver après sa mort et pourquoi pas de correspondre avec lui. Une abondante littérature a fait florès sur ce thème et beaucoup de charlatans pas mal d’argent auprès de personnes trop crédules. Dans un roman qui est du domaine de l'imaginaire, tout est permis et l'auteure ne se gène pas pour exploiter ce créneau, ce qui est parfaitement son droit. Pourtant, c'est un concept qui ne me convient pas et je préfère laisser aux religions de telles assurances béates. Elle en rajoute même un peu en affirmant que non seulement une vie existe après la mort mais qu'elle est heureuse. Cela devient du prosélytisme caché ne me paraît pas avoir sa place dans un roman.
Le personnage de Gabrielle, superficielle et pas vraiment sympathique ne m'a pas accroché, non plus d'ailleurs que les diverses manifestations paranormales égrenées dans le roman. J'ai pour autant été sensible à cette histoire de son couple qui se délite avec en toile de fond la folie qu'on prête à Gabrielle et qui justifiera une tentative d'internement. Ce qui a retenu mon attention c'est peut-être le manque d'amour de cette femme qui quêtera de la compréhension et surtout de la tendresse auprès de Jean-Pierre et, à la fin, d'Erwan. Elle aura le courage de remettre en cause sa vie d'avant qui n'était faite que d’apparences et ce thème me parait en revanche bien plus intéressant. Pourtant le livre est agréablement écrit et se lit bien.
C'est le premier livre que je lis de cette auteure rencontrée d'ailleurs par hasard. Je ne suis pas bien sûr de vouloir poursuivre dans ce voyage, à moins bien sûr que je n'aie rien compris et que je sois passé sans le savoir à côté d'un chef-d’œuvre.
©Hervé GAUTIER – Octobre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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LES BRUMES DE L'APPARENCE
- Par hervegautier
- Le 25/10/2014
- Dans Frédérique Degehlt
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N°819 – Octobre 2014.
LES BRUMES DE L'APPARENCE – Frédérique Degehlt- Actes sud.
Une parisienne de quarante ans, Gabrielle, mariée, mère de famille vient d'hériter d'une masure et d'une forêt au milieu de nulle part, dont elle ignorait l'existence et qu'elle songe tout de suite à revendre. Ce ne sera pas si simple puisque, de l'avis général cette maison est hantée. Sur place, elle note d'ailleurs que ces lieux sont apaisants pour elle alors qu'ils font peur à la population. Elle va d'ailleurs apprendre qu'elle appartient à une lignée de « sorciers » et qu'elle est elle-même l’héritière sans jamais l'avoir soupçonné. On comprend bien que cela va bouleverser sa vie d'autant qu'elle va comprendre, au hasard des rencontres, qu'elle est effectivement douée de pouvoirs surnaturels de guérisseur mais aussi d'intermédiaire entre les vivants et les personnes disparues. Ce sont des apparitions sous diverses formes ce qui met mal à l'aise son mari médecin et donc cartésien et déclenche dans son entourage une suspicion de folie. Bien entendu ces derniers vont lui permettre d'en apprendre davantage sur son entourage immédiat et spécialement sur l'amour que lui porte Stan, son mari. Pour la maison, elle décide de faire des réparations en vue d'une vente prochaine dont elle charge Jean-Pierre, un agent immobilier local.
L'idée de départ avait tout pour me séduire mais le rythme du roman m'a paru trop lent avec beaucoup de digressions. Elle en rajoute même un peu trop, entre les volets qui claquent, le parquet qui grince, les fragrances qui envahissent la pièce sans raison ou une fantomatique présence qui se manifeste pafois auprès d'elle. De plus je ne suis pas sûr de partager son avis sur la survivance après la mort dans un au-delà tout à fait hypothétique. La vie, nous le savons est quelque chose d'unique que nous sommes tentés de vouloir faire perdurer après le trépas. Pour tous ceux qui ont perdu un être cher, la tentation est grande de le retrouver après sa mort et pourquoi pas de correspondre avec lui. Une abondante littérature a fait florès sur ce thème et beaucoup de charlatans pas mal d’argent auprès de personnes trop crédules. Dans un roman qui est du domaine de l'imaginaire, tout est permis et l'auteure ne se gène pas pour exploiter ce créneau, ce qui est parfaitement son droit. Pourtant, c'est un concept qui ne me convient pas et je préfère laisser aux religions de telles assurances béates. Elle en rajoute même un peu en affirmant que non seulement une vie existe après la mort mais qu'elle est heureuse. Cela devient du prosélytisme caché ne me paraît pas avoir sa place dans un roman.
Le personnage de Gabrielle, superficielle et pas vraiment sympathique ne m'a pas accroché, non plus d'ailleurs que les diverses manifestations paranormales égrenées dans le roman. J'ai pour autant été sensible à cette histoire de son couple qui se délite avec en toile de fond la folie qu'on prête à Gabrielle et qui justifiera une tentative d'internement. Ce qui a retenu mon attention c'est peut-être le manque d'amour de cette femme qui quêtera de la compréhension et surtout de la tendresse auprès de Jean-Pierre et, à la fin, d'Erwan. Elle aura le courage de remettre en cause sa vie d'avant qui n'était faite que d’apparences et ce thème me parait en revanche bien plus intéressant. Pourtant le livre est agréablement écrit et se lit bien.
C'est le premier livre que je lis de cette auteure rencontrée d'ailleurs par hasard. Je ne suis pas bien sûr de vouloir poursuivre dans ce voyage, à moins bien sûr que je n'aie rien compris et que je sois passé sans le savoir à côté d'un chef-d’œuvre.
©Hervé GAUTIER – Octobre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com