la feuille volante

La pierre jaune

N°1601 – Novembre 2021

 

La pierre jaune – Geoffrey Le Guilcher – Éditions Goutte d’or.

 

Jack Banks est un policier anglais est chargé d’infiltrer un groupe d’activistes anarchistes, les « Jauniens », des marginaux où se sont mêlés des individus recherchés pour terrorisme, trafic de drogue et divers délits ou crimes , retranchés dans un petit village breton, « La pierre jaune », situé sur la presqu’île de Rhuys. Il commence sa mission quand, à 300 kilomètres de là, deux avions percutent l’usine nucléaire de La Hague provoquant une catastrophe, avec incendies, nuage radioactif, pluies contaminées et l’ordre d’évacuation de la Bretagne est donné. On songe au terrorisme islamique mais c’est surtout la panique, l’improvisation, le sauve qui peut... Les « Jauniens » refusent de quitter leur campement malgré le dangers pluies et les morts qui n’épargnent pas la petite communauté qui organise son quotidien en zone contaminée. Les voilà coupés du monde, mais pas tout à fait cependant grâce aux réseaux sociaux. La vie s’organise dans ce contexte de confinement et l’ambiance est à la fois à la débrouille et aux pratiques divinatoires. Banks qui est suspecté par certains membres de la communauté doit, contre son gré, rester avec eux et finalement finit par prendre goût à ce genre de survie qui génère un microcosme de liberté et de relative paix quasi sectaire. Sa mission est compromise et sa vie même va basculer, mais il ne sortira pas indemne de cet épisode, et il ne sera pas le seul !

Toutes choses égales par ailleurs, un tel scénario n’est pas une simple fiction, évoque certains souvenirs et nous rappelle que nous sommes en danger permanent, otages de nos propres besoins et à la merci de n’importe quel illuminé qui a des intentions destructrices. Je ne connais rien dans ce domaine mais je peux toujours ajouter foi aux différentes solutions empiriques à mettre en œuvre en cas de contamination surtout qu’aucune solution ne paraît prévue en cas d’une telle éventualité. Notre monde est fragile et un rien peut le déstabiliser, ce que nous vivons actuellement avec la Covid en est l’illustration.

Il s’agit d’un premier roman bien documenté du point de vue technique et d’une lecture facile, les personnages sont attachants malgré leur côté marginal, l’intrigue bien menée. Il m’a cependant paru difficile de croire qu’une telle aventure puisse durer et échapper longtemps aux autorités. Le fait que cela se passe en 2024 n’en fait pas pour autant un roman d’anticipation .

 
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