la feuille volante

Bérézina

N°1861– Avril 2024.

 

Bérézina- Sylvain Tesson – Éditions Guérin.

 

Sylvain Tesson est l’homme des défis un peu fous. Après avoir participé au Salon du livre de Moscou en 2012, pourquoi pas revenir à Paris en side-car avec son ami Cédric Gras en suivant l’itinéraire de la Grande Armée de Napoléon, cette retraite de Russie dont on fêtait le deuxième centenaire, histoire de saluer les fantômes de ces grognards qui avaient suivi aveuglement leur empereur dans son aveuglement guerrier de conquêtes. Chacun sa folie après tout ! Sauf que eux, ils étaient revenus à pied, à tout le moins pour ceux qui avaient échappé à la mort, pas vraiment une promenade de santé. Nos deux compères, bannière de la Vieille Garde au vent, étaient accompagnés dans cette équipée démente par un autre ami, Thomas Goisque, photographe, qui partagera cette folle équipée ainsi que deux Russes Vitaly et Vassili sur une autre moto, évidemment de fabrication soviétique.

Le nom même de Bérézina est un symbole, une évocation pas très glorieuse de cette campagne désastreuse qui a sonné l’effondrement de l’Empire même s’il a paradoxalement une tout autre raisonnance historique. La campagne de Russie se terminait avec la fuite de l’Empereur !

J’ai aimé voyager avec Sylvain Tesson au rythme de ce récit extravagant et jubilatoire dans l’hiver russe, scandé par les mémoires de Caulaincourt, des citations de « Guerre et paix » de Tolstoï, des atermoiements mécaniques et des lampées de vodka dans cet hiver russe, même si mes origines charentaises me font préférer les pantoufles du même nom.

 

 

 
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