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la feuille volante

Les derniers jours des fauves

N°1729 – Mars 2023

 

Les derniers jours des fauves – Jérôme Leroy – La manufacture de livres.

 

Nathalie Séchard, huitième Présidente de la République (de gauche) terminera son mandat et ne se représentera pas, ça nous rappelle quelque chose. Son parti « Nouvelle Société » a les mêmes initiales que les siens. Là aussi ça nous évoque quelque chose. Certes les sondages ne sont pas brillants et sa popularité quelque peu bousculée, mais il faut se méfier de l’opinion publique versatile, non, ce qui motive cette décision assez étonnante c‘est qu’elle adore la baise en écoutant Haydn et que cela lui semble incompatible avec la fonction. Accessoirement nombre de ses prédécesseurs, mâles il est vrai, n’y ont pas regardé de si près qui ont combiné sans aucune difficultés « pouvoir, épouse et maîtresses », il y en même un qui en est mort, sauf que pour elle c’est que cela se passe avec son jeune et vigoureux mari de vingt six ans son cadet. Mutatis mutandis, ça nous rappelle aussi quelque chose. La seule originalité de cette situation politique inédite en France, c’est que son compagnon, rebaptisé non sans quelque ironie « Premier Monsieur », reste dans l’ombre.

Bref, on est en pleine uchronie. Cela n’a pas été simple pour elle non parce qu’elle est une femme, son adversaire (de droite) l’est aussi, mais son mandat s’est inscrit en pleine pandémie de Covid et ses différents variants au nom grec, avec l’obligation vaccinale, le confinement et les polémiques inévitables, la jacquerie des Gilets jaunes, les fake-news, les habituelles forfaitures et autres combats politiques sans merci, la baisse inquiétante du PIB et pour corser le tout la sécheresse et les conséquences du dérèglement climatique, les attentats terroristes les troubles à l’Ordre public, la montée de l’extrême droite, ça commence à faire beaucoup et on sent qu’elle ne va pas regretter son initiative. Renoncer à cette fonction prestigieuse et aux avantages qui s’y attachent demande réflexion d’autant que les candidats à la magistrature suprême ont une fâcheuse tendance à se bousculer et ainsi réveiller leur ego démesuré en se sentant pousser des ailes, pour,  une fois en poste n’en faire qu’à leur tête en manipulant tout le monde. Depuis sa décision chacun fourbit ses armes, prépare ses alliances et ses tartuferies. On se méfie de ses amis politiques et de leur propension à trahir, on suppute leurs chances, on observe leurs manœuvres, dans un contexte délétère de guerre des services de l’État, de coups bas et de règlements de comptes, un vrai monde de fauves. Après tout on peut toujours y voir le jeu normal de la démocratie qui précède la présentation d’une candidature.

Au cours de ce texte savoureux écrit avec humour, au vrai un festival de sexe, de jouissance mais aussi d’assassinats parce qu’on y meurt beaucoup et pas seulement à cause du virus, j’ai beaucoup ri grâce aux situations parfois ubuesques ou cocasses mais aussi au style alerte qui les décrit. Il y a beaucoup de personnages et on s’y perd un peu mais, même si elle est quelque peu surréaliste, j’ai été sensible à l’histoire de ce « Capitaine » et de son appétence pour la littérature. On pourra toujours, si le cœur nous en dit, voir des ressemblances « avec des personnes existant ou ayant existé », mais ce serait là une appréciation personnelle même si ce genre de littérature fait toujours recette.

Nous le savons, la politique est un jeu qui chez nous existe grâce à la démocratie, qui est officiellement le gouvernement du peuple par le peuple et en sa faveur et qui surtout nourrit ceux qui en font profession, les transformant souvent en parasites. Ils appartiennent à une caste de plus en plus éloignée du peuple qu’elle est censée représenter. Là aussi ça nous rappelle peut-être quelque chose.

 

 

 
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