CHEVAL DE GUERRE- Michael Morpurgo
- Par hervegautier
- Le 01/02/2014
- Dans Michael Morpurgo
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N°722 – Février 2014.
CHEVAL DE GUERRE- Mickael Morpurgo – Folio Junior.
Traduit de l'anglais par André Dupuy.
Au moment où nous célébrons le centenaire de la Première Guerre mondiale, où les livres qui paraissent sur le sujet sont inspirés ou rendent compte des témoignages de poilus, j'ai trouvé assez original de donner la parole à un cheval qui, lui aussi avait participé aux combats. Il s'agit donc d'un roman écrit en 1982 et adapté au cinéma par Steven Spielberg en 2011 où un cheval raconte sa vie à la première personne.
Elle commence à la veille de la Grande Guerre, il est acheté par un fermier alcoolique dont le fils âgé de 13 ans, Albert, s'attache à lui, le baptise Joey, le monte chaque jour, le fait travailler. Il devient rapidement une belle bête. Cependant la guerre éclate et l'armée achète le cheval qu'Albert ne peut suivre, trop jeune pour s'engager. De cheval de ferme, il devient donc monture de cavalerie mais le régime n'est pas le même et Joey rencontre Topthorn, un autre étalon. Ils partent ensemble pour la France et le théâtre des combats. Le capitaine Nicholls qui l'avait pris en amitié au point de la peindre, avait promis à Albert de s'occuper personnellement est tué lors d'un affrontement et Joey est confié au soldat Warren qui s'attache à lui. L'art de la guerre qui excluait maintenant les charges de cavalerie le transforme en bête de trait pour l’artillerie, toujours en compagnie de Tophorn mais ils tombent tous les deux aux mains des Allemands qui les versent dans le service de santé. Les voilà chevaux d'ambulance. Après pas mal d'errements, il revient dans le camp anglais mais sans Tophorn qui a trouvé la mort et termine la guerre comme un véritable soldat. Notre cheval survit à la mitraille, à la maladie et même à une mort annoncée, et tant mieux si cela tient du miracle. C'est vrai que c'est une bête d’exception [« Je te le dis mon ami, dans un cheval , il y a quelque chose de divin, particulièrement dans un cheval comme celui-ci »] et cela mérite bien un happy-end.
C'est l'occasion pour l'auteur de glisser pas mal de réflexions sur l'absurdité de la guerre et sur la folie des hommes. C'est donc une sorte de fable, un peu dans ma manière de La Fontaine, la rime et la morale en moins mais l'émotion en plus. C'est donc une fiction qui emprunte autant à la réalité qu'à l'imagination de son auteur Joey quelque soit l'endroit où il est, réussit à s'attacher les hommes qu'il côtoie, militaires ou civils , à ne laisser personne indifférent. Il y a entre eux une véritable complicité et même davantage. L'auteur prête à ce cheval décidément hors du commun une vie d'homme mais quand il est sur le champ de bataille on a des égards pour lui, on ne lui tire pas dessus parce qu'il n'a pas d'uniforme mais aussi parce qu'un cheval est précieux et c'est sans doute ce qui lui sauve la vie quand tant de ses congénères trouvent la mort dans la tourmente, comme les hommes d'ailleurs.
C'est un conte pour enfants et comme tel il doit bien se terminer parce qu'ils ne comprendraient pas qu'il en soit autrement. Il faut laisser à l'enfance tout le merveilleux qui va avec, ils auront bien le temps, quand ils auront grandi, de comprendre et peut-être d'admettre que tout cela est faux mais après tout, cela n'a pas beaucoup d'importance !
©Hervé GAUTIER – Février 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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