Une étrange affaire au bureau des hypothèques.
- Par hervegautier
- Le 18/03/2017
- Dans Janick Chesneau
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La Feuille Volante n° 1116
Une étrange affaire au bureau des hypothèques – Janick Chesneau – Auto-édition.
Dans la vénérable administration fiscale, la « Conservation des hypothèques » était jusqu''à présent, pour les fonctionnaires de tout grade, du directeur au simple agent, un poste de fin de carrière apprécié par tous et à plus d'un titre. C'était un service un peu à part où l''ambiance était différente, l'environnement plus feutré, le travail plus méthodique peut-être, jusqu'au temps qui semblait, ici plus qu'ailleurs, se dérouler selon un autre rythme. C'est que, cette spécialité du « service public » dont l 'existence remonte à la Révolution française et à son respect du droit de propriété, a pour fonction d'assurer la publicité légale de tous les actes soumis à l'Enregistrement qui ont trait à la propriété foncière. Elle a donc un rôle essentiel dans le quotidien des Français.
Qu'il puisse s'y passer quelque chose d’extraordinaire qui vienne briser la routine administrative, les vieux papiers, les fiches cartonnées rédigées avec grand soin et à la main et qui étaient les gardiennes des transactions immobilières depuis des générations, est du domaine de l'impossible. Et pourtant, en ce matin d'hiver 1990, Mari-Jo, une agente matutinale et zélée, entrant dès 7H30 dans les bureaux, trouve le corps d'un homme, étranger au service, en train d'agoniser entre les bacs rotatifs métalliques. Émoi général, on appelle le SAMU, les pompiers, la police judiciaire, on rend compte à la hiérarchie et évidemment la presse locale s'en mêle, bref un bouleversement qui va conduire chacun à être interrogé et le Conservateur, qui espérait mieux avant son départ en retraite, à s'inquiéter quelque peu devant la présence dans ses locaux, pourtant sécurisés, de ce mystérieux intrus. Une délicate enquête s'annonce en direction d'un couple d'agriculteurs et d'une sordide affaire de donation plus qu'improbable dans le cadre d'un conflit familial pour le moins compliquée par une rénovation du cadastre, qui s'égare dans un conflit d'intérêts, le tout sur fond de confidentialité où chacun a à cœur de témoigner tout en restant sur ses gardes en respectant les prérogatives administratives et hiérarchiques qui s'imposent autant que les susceptibilités sociales.
L'auteur déroule cette courte fiction (une centaine de pages) à l'épilogue inattendu, en y mêlant humour, expressions et vocabulaire administratif caractéristique. C'est assez rare qu'un roman noir s'inscrive dans le cadre de l'administration fiscale, généralement considérée comme rébarbative et qu'on évite volontiers. C'était certes le cadre de travail de l'auteur qui ne manque pas, à l'occasion, de se faire le témoin du changement de mentalités et du bouleversement de carrières venant avec l'introduction de la dématérialisation informatique, de la rationalisation du travail et des économies inévitables tout en respectant le service rendu aux usagers, dans une unité adlinistrative traditionnellement vouée à un certain conservatisme.
Je parlerai aussi de cette irrésistible envie d'écrire et de partager, sans doute dans le cadre restreint de ses collègues de travail, le fruit de son imagination pour cet auteur qui signe là son quatrième ouvrage dont la plupart a été publiée « à compte d'auteur ».
© Hervé GAUTIER – Mars 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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