LE MYSTERE PAR EXCELLENCE
- Par hervegautier
- Le 07/01/2015
- Dans Amélie Nothomb
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N°850 – Janvier 2015
LE MYSTERE PAR EXCELLENCE - Amélie Nothomb – Le grand livre du mois (1999)
Par goût personnel, j'aime beaucoup la nouvelle et j'ai toujours pensé que le talent d'un auteur s'y exprime plus que dans un roman classique. J'ai donc ouvert ce livre avec mon habituelle envie de ressentir une nouvelle fois le plaisir de lire. Après tout même si l'intrigue n'a rien d’exceptionnel elle peut donner à l’écrivain l'occasion de faire dans l’original et pourquoi pas dans le style. Après tout, la littérature peut aussi être le reflet de la vie quotidienne et l'amour est un des thèmes classiques si souvent traité. Alors pourquoi pas ?
Manuel et Jacques sont amis d'enfance. Manuel, un célèbre avocat bruxellois, est tombé éperdument amoureux d'Hélène et, évidemment Jacques est curieux de cette jeune fille qu'il imagine belle, brillante, bref à la mesure de cet ami très courtisé et, il faut le dire, franchement Don Juan. Sauf que, contrairement à ce qu'en dit son ami, elle n'est rien de tout cela, qu'elle est d'une banalité affligeante, qu'elle n'a rien de ce dont Jacques a imaginé et, pire peut-être, elle n'aime pas Manuel ! Voilà donc le thème de cette intrigue qui constitue un « mystère » et la nouvelle va donc développer cette lutte entre deux êtres, ce schéma amoureux dont je me suis dit que Amélie Nothom allait tirer une histoire d'autant plus passionnante qu'à priori elle n'avait rien d'original. Après tout un homme qui aime une femme qui ne l'aime pas, quoi de plus courant ! D'autre part, je n'ai qu'une piètre expérience de ce genre de relations, je connais sans doute autant que les autres les arcanes de l'esprit des hommes et les mystères de la passion quand elle l'anime, l'aveuglement amoureux étant une chose somme toute ordinaire, quant la beauté des femmes qui vous font perdre la tête, c'est une situation plutôt commune, je m'attendais donc à de l'inédit !
Las il n'en fut rien. Le lecteur a droit à tous les poncifs ordinaires sur le temps qui fane la beauté, qui modifie le caractère, sur l'amitié qui explose devant la beauté d'une femme, sur le regard qu'on porte sur quelqu'un qu'on aime et sur les qualités qu'on lui attribue largement et qui ne manqueront pas, avec le temps de se révéler comme un leurre, sur le malaise qu'éprouve chacun d'entre nous quand on se sent jugé. Je ne parle pas de l'hypocrisie qui entoure ce genre de circonstances, les tentations auxquelles on ne manque pas de succomber avant qu'elles ne s'éloignent, les trahisons et les brouilles qui en résultent. Quant aux aveuglements que provoque l'amour, je préfère ne pas en parler !
Le style est ordinaire, sans grande originalité. Il caractérise les romans d'Amélie Nothom qui ont au moins l'avantage de se lire facilement. Au milieu de cet océan de lieux communs j'espérais au moins que l'épilogue serait différent, qu'il manifesterait ce qui fait le talent d'un auteur : étonner son lecteur. Là aussi, ce fut la déception...malgré la citation de Chardonne !
©Hervé GAUTIER – Janvier 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
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