la feuille volante

Oreille rouge

N°1777– Septembre 2023

 

Oreille rouge – Eric Chevillard – Les éditions de Minuit.

 

L’écrivain que nous allons appeler Jean-Léon (un prénom double fait toujours plus sérieux) va devoir partir pour l’Afrique où on l’envoie, officiellement pour écrire un long poème sur ce continent qu’il ne connaît pas. Un intellectuel qui se respecte ne peut en effet moins faire que de sublimer son voyage-découverte par un écrit de sa main. C’est évidemment un jalon dans sa vie et surtout dans sa bibliographie. Il décrit donc ce qu’il voit, le soleil, la chaleur, les lions, les girafes, le fleuve, la couleur des boubous et le village du Mali où il arrive lui donne le nom d’ « oreille rouge » et le nomme roi, enfin c’est ce qu’il prétend. Il découvre ce continent, mais avec ses yeux d’Européen mais n’échappe ni aux moustiques, ni à la pollution des villes bien peu soucieuses de nos préoccupations écologiques, s’extasie devant l’ingéniosité des Africains, s’étonne des paroles d’un griot, du travail des femmes, des légendes locales et des rituels magiques quelques peu mystérieux pour lui. Il note ses impressions sur son petit carnet noir qui lui servira plus tard pour écrire cette œuvre mais ce qui l’intéresse le plus, en dehors des femmes qu’il croise, les baobabs et le Niger ce sont les hippopotames (on en apprend beaucoup sur eux) que lui fait découvrir Toka, un guide local .

Il va sans dire que ce poème sera sa grande-œuvre mais, à son retour en France, en dehors de se mettre lui-même en valeur, de devenir au moins pour un temps « l’africain », qui ne jure que par ce continent, il passera vite à autre chose. Quant à son long poèmes...Que dirait-il maintenant sur le Mali qui vomit la France ?

J’avais quelques appréhensions en ouvrant ce livre, surtout depuis que j’ai croisé Chevillard. Les remarque sont pleines de bon sens et le style toujours aussi jubilatoire.

 
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