Crystal City
- Par hervegautier
- Le 04/05/2017
- Dans Hervé Claude
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La Feuille Volante n° 1134
CRYSTAL CITY – Hervé Claude – L'aube noire.
Dans une mine surchauffée du désert australien, l'outblack, Ross, le responsable, vient de découvrir le corps d'un mineur. Bien sûr il a appelé la police mais il a aussi passé un coup de fil à son copain, le journaliste Anthony Argos de la grande ville de Perth, parce que c'est un professionnel de l'investigation mais surtout sans doute aussi parce que c'est aussi est un emmerdeur, un marginal divorcé et vaguement homo, qui semble supporter cette atmosphère violente. Il faut bien dire que les flics ne donnent pas l'impression de vouloir faire leur travail avec beaucoup de conviction et Anthony est grandement à son affaire parce que, depuis longtemps il est largement aussi efficace qu'eux et que sa carte de presse semble aussi respectée qu'une plaque d'officier de police.
Dans ce microcosme professionnel où les ouvriers sont bien payés à cause de la dureté du travail, la violence, l'alcool et la drogue font partie du décor. Ce n'est pas pour rien qu'on surnomme Perth « Crystal city », chrystal (menth ou ice), l'autre nom de la drogue ! L' appel de Ross à son ami le journaliste pouvait paraître anachronique mais il tombait plutôt bien eu égard au peu d'empressement de la police locale à enquêter sur cette mort qui, pour elle, n'était seulement qu'un accident. La victime, Melville Barnes était un modeste employé d'origine anglaise mais n'était pas un inconnu pour le journaliste, il sévissait dans le milieu gay sous un autre nom. Tel est le point de départ de ce thriller où vont s'entrecroiser un flic un peu bizarre, la mort non moins énigmatique d'un mafieux dont on a seulement retrouvé seulement la tête, la personnalité mystérieuse de la belle Chairmaine, le tout sur fond de bars gays et lesbiens, de cette drogue de synthèse qui tue, de labos clandestins, de violence, de prostitution, de testostérone, de drague, de dollars, d'ambiance chaude, d'armes et d'explosifs qui circulent sous le manteau, de suicides et de morts violentes, d'univers interlope des « bikers » où la vie de chacun qui ne tient qu'à un fil, une délinquance bien ordinaire dans ce pays, le tout sous l’œil des caméras de surveillance, des cartes d'une voyante et de l'action parfois hésitante de la police contre la drogue.
Je me souviens très bien d'Hervé Claude présentant le 20 heures sur Antenne 2 , c'était au siècle dernier et ça ne nous rajeunit pas. J'ignorais qu'il écrivait des romans policiers et qu'il vivait plusieurs mois de l'année en Australie. Cela dit, j'ai été happé au début par le rythme et le dépaysement de ce thriller, écrit dans un style rapide, entrecoupé d'articles de presse, de portraits de trois personnages de plus en plus mystérieux et d'analepses qui entretiennent le suspens jusqu'à la fin. l'ambiance homo dans laquelle baigne ce roman, ces gens qui changent de nom et disparaissent aussi vite qu'ils sont venus, les fausses pistes, les flics ripoux et les désinformations tissent l'atmosphère particulière de ce polar haletant.
L'auteur évoque des plages paradisiaques où évoluent les surfeurs mais aussi au large les requins et des serpents venimeux cachés dans le sable des dunes, les araignées et autres varans. Pas vraiment attirant tout cela ! Quant à l'ambiance surchauffée et abreuvée de bière de la mine, elle réserve bien des surprises autant par la faune des mineurs que parce qui s'y passe! J'ai pourtant été un peu déçu à la fin.
© Hervé GAUTIER – Mai 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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