Belle enfant
- Par hervegautier
- Le 05/08/2024
- Dans Thierry Terrasson
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N°1923 – Août 2024.
Belle enfant – Un film de Thierry Terrasson (Jim) – 2024 .
Emily (Marine Bohin), une jeune femme un peu marginale et avide de liberté, apprend par l’une de ses sœurs, que sa mère, Rosalyne (Marisa Berenson) qui réside chez son oncle Remy(Albert Delpy) en Italie au bord de la mer, a fait une tentative de suicide. Elle fait donc le voyage depuis Paris pour la rencontrer. En réalité, cette tentative qui n’a jamais existé, n’était qu’un prétexte pour revoir , une dernière fois peut-être, ses trois filles, parties depuis longtemps pour échapper à cette famille dysfonctionnelle. Elle retrouve donc ses deux sœurs, Salomé (Caroline Bourg) et Cheyenne (Cybèle Villemagne) mais s’apercevant qu’elles sont de connivence, Emily se prépare à repartir pour la France. A Gène, elle rencontre un jeune Français, Gabin,(Baptiste Lecaplain), un amoureux éconduit à qui elle explique que sa mère, dépressive et mégalomane, n’en a jamais été vraiment une, et qui, entre drague et harcèlement, lui conseille de l’affronter pour exorciser les secrets de cette famille hors norme. Il participe d’ailleurs personnellement à ce processus dans un jeu de rôles efficace.
J’ai trouvé que Marine Bohin, dont c’est le premier long-métrage, campait son personnage avec justesse. entre colère et tendresse.
C’est un film classé dans la catégorie « comédie familiale ». Personnellement je l’ai plutôt abordé comme une œuvre dramatique émouvante et qui, à travers l’opposition traditionnelle mère-fille, remet en cause la figure maternelle classiquement considérée comme le pilier de la famille et qui apparaît ici sous un jour fondamentalement différent, ce qui n’a pas été sans influencer la vie d’adulte de ses trois filles. Je ne suis pas bien sûr cependant que cet épisode ait réussi à ressouder cette parentèle éparpillée, et ce malgré les efforts de cet oncle un peu perdu face à la réalité. Quoiqu’il en soit, c’est un film attachant dans la mesure où il accepte de regarder en face la réalité de la famille à laquelle on a bien trop souvent attaché une image d’Épinal idéale.
Thierry Terrasson (Jim) qui est surtout connu comme auteur de BD, signe ici son premier long-métrage qui est une réussite. Il est plein de belles images aux accents d’une chanson italienne de Pascal et Alexandre Ignelzi. Il joue, avec bonheur sur le registre de l’humour et de l’émotion.
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