la feuille volante

Trois hommes seuls

La Feuille Volante n° 1313

 

TROIS HOMMES SEULSChristian Oster – Éditions de Minuit.

 

Marie, l'ex-femme de Serge, invite ce dernier à venir passer quelques jours de vacances en Corse où elle habite. Il en profitera ainsi pour lui rapporter une vieille chaise qu'elle a hérité de son père. C'est plutôt sympathique comme invitation, même un peu étonnant de la part d'une épouse divorcée depuis deux ans... et elle d'ajouter qu'il peut amener qui il veut, ce qui témoigne en outre d'un sens aigu de l'hospitalité. Il propose à Marc, un partenaire de tennis qu'il connaît à peine de l'accompagner, qui lui-même va inviter Cyril, un ancien funambule reconverti dans la banque. Voilà donc nos trois hommes et leur chaise partis en voiture de Paris à destination de l'île de Beauté.

 

Tout cela est bel et bon, ces vacances s'annoncent sous les meilleurs auspices, sauf que ces trois passagers qui s'engagent sur la route ne se connaissent pas et qu'il va bien leur falloir se trouver des points communs pour que ce voyage ne leur paraisse pas trop long. On passe rapidement sur la place de chacun dans la voiture, le temps qu'il fait et celui qu'il faut pour voyager, la fatigue de la conduite et l'alternance au volant, l'organisation des pauses et la déclinaison des passions de chacun… Que des sujets passionnants entrecoupés de longs silence briseurs de cette ambiance nécessaire à faire oublie la longueur du trajet !. A l'arrivée chez Marie, un village perdu, une sorte de malaise s'installe assez bizarrement pour Serge qui choisit, geste déplacé dans le cadre de l'invitation de Marie, de fuir et de s'installer à l'hôtel de la ville toute proche. Il n'a certes plus rien à lui dire après ces deux années de séparation mais surtout semble s'installer en lui cette solitude coutumière, un peu comme s'il ne pouvait plus s'en passer. En son absence la vie s'organise, sans lui. Ces trois hommes semblent avoir en commun une solitude qui leur a fait accepter cette invitation plutôt insolite et ce d'autant plus que la seule vue d'une femme inconnue les fait fantasmer. Pour Serge la fin est étonnante et peut-être pas tant que cela dans une société ou l' isolement est la règle pour tous.

 

J'ai lu ce récit sans véritable passion à cause sans doute du style qui est toujours aussi déconcertant et des phrases un peu longues déclinées avec un grand culte du détail, Cela caractérise peut-être le genre littéraire de l'auteur mais ménage quand même pas mal de longueurs.

 

©Hervé GAUTIER – Janvier 2019.http://hervegautier.e-monsite.com

 

 

 
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