Le cadavre anglais
- Par hervegautier
- Le 29/10/2011
- Dans Jean-François PAROT
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LE CADAVRE ANGLAIS – Jean-François PAROT – JC LATTES
Nous sommes à Paris en 1777, sous le règne de Louis XVI, pendant la période du carnaval. Le temps froid et la neige n'avaient, malgré tout, pas empêché le commissaire Nicolas Le Floch, Marquis de Ranreuil, de quitter, par hasard, sa permanence du Châtelet pour faire quelques pas à proximité de la prison de Fort-L'évêque où il avait trouvé la rue étrangement sombre et croisé un personnage énigmatique. Un prisonnier dont nul, même le directeur de l'établissement, ne savait rien, venait de se tuer en tentant de s'évader de cette geôle où il était emprisonné sur lettre de cachet. Les investigations du commissaire révélèrent rapidement que la victime n'était guère un quidam, qu'il avait en réalité été achevé d'un coup d'épée après une chute qui l'avait assommé et qu'il pouvait bien être anglais ! Voilà donc notre Marquis une nouvelle fois confronté à une énigme sur fond de combats pour l'indépendance américaine que soutient la couronne de France... et de fuite un peu précipitée du gouverneur de la prison !
Cette affaire s'égare un peu avec pour décor les dettes de Marie-Antoinette, un cadeau original fait à la reine et qui est en réalité un objet volé dans un cabinet de curiosités de Frédéric, roi de Prusse, les intrigues de Cour, un phénomène atmosphérique à la fois bizarre et extraordinaire, le passé parfois tumultueux du commissaire... De dissimulations de cadavre en assassinat de témoin, de signature contrefaite en recherche d'un bouton d'uniforme perdu puis retrouvé, notre commissaire n'a pas trop de son adjoint et de ses traditionnels amis pour dénouer l'écheveau compliqué de cette affaire où se mêlent rebondissements et enlèvements. Au fur et à mesure du déroulement de ce roman, l'identité de cet Anglais mort semble une énigme de plus en plus indéchiffrable. Il y a aussi ce message sibyllin qu'il faut impérativement décrypter et cette histoire de montre et d'horloger qui pourrait bien ressembler à de l'espionnage industriel ou à une histoire d'agent-double... C'est que Sartine, alors ministre de la Marine souhaite faire résoudre l'épineux problème des longitudes qui permet de positionner correctement les navires en mer. En cela la France est bien entendu en concurrence avec l'Angleterre et les deux pays n'ont jamais entretenu de très bonnes relations ... Au bout du compte, le lecteur, tenu en haleine jusqu'à la fin par un sens consommé du suspense, verra que cet imbroglio se révèle petit à petit comme une affaire d'État où Éros danse avec Thanatos et où le mystère le dispute à la mystification.
Sous forme d'éphéméride, l' auteur nous conte par le menu le déroulement de cette histoire un peu rocambolesque qui aurait parfaitement pu passer inaperçue mais que le hasard et le dévouement à la Couronne du Marquis ont suffi à compliquer.
Je n'y peux rien, je suis amoureux du Siècle des Lumières et de Paris et j'apprécie d'avoir, dans chaque roman, des informations sur la vie de cette époque, qu'elles évoquent le potins, l 'histoire ou la vie des quartiers. J'aime aussi les expressions populaires, même si on ne les emploie plus aujourd'hui, les recettes de cuisine qui enrichissent le récit...
Encore une fois, ce roman a été un bon moment de lecture.
© Hervé GAUTIER – octobre 2011.http://hervegautier.e-monsite.com
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