Les gens d'à côté
- Par hervegautier
- Le 25/08/2024
- Dans Andre Téchiné
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N°1926 – Août 2024.
Les gens d’à côté – Un film d’André Téchiné (2024).
Lucie (Isabelle Huppert) est agent de police technique et scientifique, pas loin de la retraite. Elle sort d’un long séjour en psychiatrie suite au suicide de son compagnon, Slimane, également policier, qui vivait mal le malaise qui régnait dans sa profession. Sa hiérarchie ne souhaite pas qu’elle reprenne son poste mais elle insiste et obtient gain de cause. Elle habite donc seule dans un quartier pavillonnaire, dans le souvenir de cet homme qu’elle continue à aimer. Par hasard, un jeune couple emménage à côté de chez elle et elle se prend d’amitié pour eux, s’occupe de leur petite fille, Rose. Lui, Yan (Nahuel Perez Biscayart) est un artiste de talent un peu marginal et elle (Hafsia Herzi) est une professeure des écoles, débordée. Elle s’aperçoit que Yan est un activiste d’extrême- gauche, anti-flic et en délicatesse avec la justice. Elle s’attache quand même à eux et finit par aider Yan à échapper à une perquisition menée à son domicile et ainsi à entraver une instruction diligentée contre lui, trahissant ainsi son métier, ses fonctions de protection de la société, entravant le cours de la justice et la manifestation de la vérité.
Ce film m’a laissé perplexe. Certes, tout au long de sa carrière André Téchiné s’est toujours attaché aux problèmes de société et aux relations humaines mais ce film qui met en évidence l’humanisme et la tolérance qui bien souvent font défaut à nos sociétés, sonne faux. Que le hasard fasse partie de notre vie au point d’en modifier parfois le cours, cela je veux bien l’admettre. Quant à l’amitié, elle a bien souvent la solidité d’un château de cartes dans un courant d’air. Le talent d’Isabelle Huppert peine à soutenir ce scénario un peu trop manichéen, voire naïf. Peut-on, en effet, sacrifier son métier, sa raison de vivre, sa liberté au nom de l’amitié pour quelqu’un qui ne partage pas les mêmes valeurs que soi ? Les liens ainsi tissés autorisent-ils à violer la loi et à sacrifier ses propres engagements, sa propre vie ?
La voix off n’ajoute rien et je n’ai pas été convaincu non plus par par les relations posthumes que Lucie entretient avec le fantôme de Slimane. C’est donc un sentiment de déception qui domine.
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