Bird
- Par hervegautier
- Le 15/01/2025
- Dans Andrea Arnold
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Bird – Un film de Andrea Arnold (2024)
Prix de la Citoyenneté -Festival de Cannes 2024 ;
Dans un décor digne de Ken Loach, mais version « jeunes », avec violence, drogue, squat misérable, tatouages et musiques psychédéliques, Bailey (Nykiya Adams), 12 ans, une jeune métisse, tiraillée entre sont père et sa mère séparés, fait ce qu’elle peut – et ce n’est pas facile- pour soutenir son frère Hunter (Jason Buda) et sa sœur Peyton (Jasmin Jobson). Elle vit avec son frère chez son père (Barry Koeghan) qui les élève seul après sa séparation avec leur mère (Jasmin Johson) et qui va épouser sa nouvelle compagne qu’il connaît à peine. Sans qu’on sache très bien pourquoi, il fait des projets un peu fous sur les bienfaits supposés de la bave de crapaud. La mère de Bailey qui a gardé ses enfants plus petits vit avec un hommes à la fois colérique, violent et grossier qui terrorise tout le monde. Voilà pour le décor de cette région du Kent, la misère.
Bailey, dans ce quotidien un peu bousculé, s’accorde des parenthèses d’évasion dans la nature ou avec les animaux ce qui lui procure un ailleurs bienvenu. Lors d’une de ses escapades elle rencontre un personnage étrange, Bird (Franz Rogovski) qui va changer sa vie et dont on fini par comprendre qu’il est à la recherche de son père qui l’a très tôt abandonné.
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C’est parfois un peu confus, parfois poétique mais l’un des thèmes de ce film porte sur la paternité, celle qu’on rejette dans le cas de Bird, celle qu’on accepte et qu’on assume dans le cas d’un copain de Hunter qui, à 16 ans a mis enceinte une fille de 14 ans . Il est certes question d’avortement vite oublié quand le père du copain rappelle à son fils qu’il aurait pu ne pas être là s’il y avait eu recours et que la vie d’un enfant est un espoir et doit être respectée. Dans ce milieu hétéroclite, c’est plutôt rassurant.
Il y a des scènes surréalistes qui nous rappellent que nous sommes dans un conte fantastique, le combat de Bird devenu oiseau qui élimine l’amant violent de la mère de Bailey et qui revient ensuite sous forme humaine, le chien qui est tué puis qui ressuscite, le père de Bailey qui fait une déclaration d’amour touchante à sa toute jeune épouse, la présence furtive d’oiseaux de mer.
Malgré une musique un peu forte et même entêtante et des moments d’hyper violence, c’est finalement un film assez moral dans un contexte de familles recomposées qui bien souvent, dans leur décomposition, oublient les enfants tiraillées entre les deux foyers et font preuve de solidarité, surprenant aussi par son côté fantastique. Ce film, sorti en France en janvier 2025 donne aussi une image de la société un peu folle dans laquelle nous vivons actuellement
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Comme c’est souvent la cas chez Andrea Arnold, les portraits de femmes sont très marqués comme ici celui de la bienveillante Bailey. ; . ;
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