LE TRAIN IMMOBILE - Frédérick TRISTAN - Balland Editeur
- Par hervegautier
- Le 07/04/2009
- Dans Frédérick TRISTAN
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N°210
Août 1999
LE TRAIN IMMOBILE - Frédérick TRISTAN - Balland Editeur
Il est des livres étonnants qui, une fois refermés laissent au lecteur une impression indistincte, non qu’il fût inexprimable mais qu’il n’est pas aisé de formuler avec des mots. Ce roman est de ceux-là qui allient la magie d’un train suranné à l’image de la Sérénissime République! Ah Guillaume Apollinaire a bien raison de craindre d’un jour un train n’émeuve plus!
Un train donc, et dans la nuit comme il se doit. Il est peuplé de fantômes endormis, emmitouflés sous des pelisses. Au milieu d’eux un jeune homme fume pour se donner l’illusion de la chaleur. Il est rejoint par un vieil homme qui se présente comme un aristocrate italien à qui on donnerait bien deux ou trois cents ans tant son verbe est riche et ses histoires inattendues. Rien de la vie ne semble lui être étranger et il fait pour son jeune compagnon le catalogue de ses plaisirs de ses vives et de ses passions qu’il tire autant de sa pelisse usée que de son imagination. C’est bien un personnage comme on aimerait en rencontrer, hors du temps et du commun mais à la fois énigmatique, inquiétant, diabolique peut-être?
Et puis il y a cette évocation de Venise, entraperçue sur le pont d’un vapeur qui se découvre au spectateur à travers les lambeaux du brouillard. Étrange spectacle que ces palais qui s’effondrent comme tombe la neige, que ces personnages qui semblent jouer une sinistre comédie pour pénétrer dans une sorte de mort annoncée! Tout cela n’est sans doute rien d’autre qu’un décor, sorte de rêve à demi-éveillé où surgit de nouveau notre aristocrate italien... mais déjà un train attend sur le quai d’en face...
Ce roman est bien digne de la devise de la collection « Quand le plaisir de lire rejoint le plaisir d’écrire. De courts textes. De grands écrivains »
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