L'arbre de colère
- Par hervegautier
- Le 27/02/2023
- Dans Guillaume Aubin
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N°1721 – Février 2023
L’arbre de colère – Guillaume Aubin – la Contre-Allée.
Fille-Rousse. une jeune amérindienne de la tribu des « Longues-Tresses » est née dans la violence, tirée du ventre de sa mère mourante par un guerrier de celle des «Yeux-Rouges ». Les deux peuplades sont en guerre pour le Qaa, une plante hallucinogène qui donne la vie mais aussi la mort, qui favorise la communication avec les esprits, l’eau, la montagne, la forêt. La fillette grandit parmi son nouveau clan, dans un environnement fait à la fois de nature sauvage et de brutalité et rapidement le chamane puis chef la considèrent comme une « Peau-mêlée », un garçon dans le corps d’une fille, ce qui lui vaut d’être éduquée comme un futur guerrier et elle attire sur elle admiration, méfiance et rejet de la part de la communauté du fait de ses origines. Elle devra donc batailler pour ce faire une place dans ce microcosme entre recherche de la liberté et solitude dans une société en principe basée sur la solidarité. C’est aussi une réflexion sur la recherche d’une place à la fois sexuelle et sociale, dans une société traditionnellement patriarcale où le rôle de la femme est limité aux fonctions maternelles et aux tâches ménagères autant que la reconnaissance d’une différence. Elle ira jusqu’à briser le tabou ancestral pour obtenir vengeance et peut-être l‘acceptation de sa propre nature.
Dès les premiers lignes, le texte est emprunt de violence ordinaire, meurtres, viols, rapts de femmes pour assurer le renouvellement, ce qui fait le quotidien de ces clans du nord Canada en perpétuelle lutte entre eux. Plus tard, intégrée dans sa nouvelle tribu Fille-Rousse doit se battre contre les garçons pour leur imposer sa présence jusque dans les traditionnels rituels de passage vers l’âge adulte.
Les mots sont crus, les descriptions sont réalistes, à la fois violentes et poétiques, bien dans l’idée de cet univers dépaysant où l’auteur entend plonger son lecteur. Pour autant, si elle s’impose comme un homme et guerrier dans sa tribu, c’est en femme et en prostituée qu’elle aborde les pêcheurs de morue sur la côte pour la survie de sa tribu.
J’ai poursuivi ma lecture jusqu’à la fin sans vraiment entrer dans l’univers créatif de l’auteur.
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