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la feuille volante

Le loup dans la bergerie

 

N°581– Juin 2012.

LE LOUP DANS LA BERGERIE Gunnar Staalesen – Gaïa [1977]

Traduit du norvégien par Olivier Gouchet.

Pour Varg Veum, détective privé de son état à Bergen (Norvège), cette période de l'année est plutôt exceptionnelle : deux clients pratiquement à la fois sollicitent ses services. L'un, un avocat connu, William Moberg, pense que sa femme le trompe et souhaite qu'il en fasse la preuve et l'autre, Ragnar Veide veut retrouver sa sœur, Margeret, disparue depuis de nombreuses années et dont il est sans nouvelles. C'est d'autant plus urgent que leur père est à l'article de la mort. Bien qu'il lui faille payer ses factures qui s'entassent dangereusement sur son bureau, il refuse la première enquête mais accepte la seconde... pourtant il ne tarde pas à s'apercevoir, d'après une photo, qu'il s'agit de la même personne ! Après d'ennuyeuses filatures, l'épouse de l’avocat est retrouvée morte et le frère commanditaire de la deuxième enquête s'avère être une autre personne... et la police soupçonne Veum d'être l'auteur du meurtre. C'est donc un classique du roman policier qui nous est ici proposé.

Il y a du Nestor Burma chez Veum, les même ennuis avec les autorités, le même désœuvrement, la même foule de cadavres qui l'entoure, le même problème avec l'alcool et les femmes, le potentiel de séduction en moins peut-être ? Bref, l'image traditionnelle du privé. Le thème abordé ici est le trafic de drogue, ce qui était peut-être original il y a quelques années, à l'époque de l'écriture de ce premier roman,(1977) mais qui aujourd'hui est plutôt banal. Comme cela sera son habitude dans les autres romans, il le livre à une attaque de la société, montrant ici que les bénéficiaires de ce commerce illicite ne sont pas forcement ceux qu'on attend. Il dénonce ici les agissements d'une couche pourtant aisée de la société norvégienne de cette ville portuaire mais qui se drape dans l'hypocrisie et le faux semblant. Il s'agit aussi de relations extra-conjugales qui conduiront Veum à un réseau de prostitution.

Comme je l'ai déjà indiqué dans le numéro précédent (La Feuille Volante n° 580), j'ai découvert cet auteur par hasard. J'avais déjà noté le style humoristique qui doit sans doute beaucoup à la traduction, mais j'ai toujours un faible pour un livre qui m'accroche dès la première ligne. Au moins cela m’encourage à poursuivre ma lecture. Jugez plutôt la première phrase de celui-ci «  Au commencement était le bureau et au bureau, il y avait moi,les pieds sur la table. Le bureau était rangé … A gauche il y avait une pile de facture, à droite il y avait ce que je possédait en argent liquide, dix couronnes et trente ore... » Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai trouvé cela engageant ! J'ai pu vérifier au long du roman qu'il a aussi le sens de la formule.

Il s'agit ici du premier roman de Gunnar Staalesen

©Hervé GAUTIER – Juin 2012.http://hervegautier.e-monsite.com

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