Roseanna
- Par hervegautier
- Le 21/05/2016
- Dans Maj SLÖWALL
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La Feuille Volante n°1044– Mai 2016
ROSEANNA – La Feuille Volante n°1044– Mai 2016
ROSEANNA – Maj SLÖWALL – Per WAHLÖÖ – PAYOT ET RIVAGES.
Traduit de l'anglais par Michel Deutsh.
Nous sommes en Suède, dans la petite ville de Motala où le corps d'une femme inconnue, dénudée et violée a été retrouvé dans le chenal de l'écluse qui donne accès au lac. L'inspecteur principal Martin Beck de la criminelle de Stockholm est dépêché sur les lieux pour épauler l'équipe locale. Il a beau être un bon flic, les indices dans cette affaire ne sont pas légion et les investigations patinent complètement au début, au grand dam de la presse et sur le thème bien connu de « Que fait la police ? » Il y a en effet de quoi s'inquiéter car ce n'est quand même pas tous les jours que la quiétude de cette petite cité est ainsi troublée. Du temps passe sans beaucoup d'informations au sujet du cadavre et ce malgré les investigations qui partent dans tous les sens, d'autant qu'il finit par être évident que cette femme s'appelait Roseanna Mc Graw… et venait du centre des États-Unis. Et tout cela grâce aux recherches d'un inspecteur américain dont le rapport révèle la personnalité contradictoire de cette femme. Quant aux enquêteurs suédois, ils piétinent toujours mais leurs vaines filatures et leurs errements infructueux n'ont d'égal que l'intuition et les certitudes parfois surréalistes de Martin Beck [ Je ne suis pas spécialiste des enquêtes judiciaires, des procédures suédoises, mais il m'a semblé que les questions posées par les enquêteurs, notamment dans le domaine de l’intime, étaient limite et n'apportaient rien à la manifestation de la vérité]. Dès lors, ce dernier qui refuse de se laisser abuser par les apparences, suit une idée qu'il est le seul à avoir, poursuit la traque, hasardeuse et solitaire, d'un suspect même si cette dernière s'accompagne de méthodes originales et inattendues, un peu en marge des procédures traditionnelles. Pour lui, qui est avant tout « têtu », l'efficacité et les résultats priment, même si sa hiérarchie se montre un peu frileuse, mais, après tout, il n'y a pas autre chose. Personnellement, j'aime bien le personnage de Beck, un peu bourru, taciturne et amoureux de son travail jusque y sacrifier sa vie de famille.
Ce roman se lit bien et a consisté pour moi en une agréable découverte même si le suspense se conjugue avec une certaine lenteur dans dans son déroulement. Cet ouvrage, sous-titré « Le roman d'un crime » n'est pas récent puisque sa première publication remonte à 1965, paru en France à partir de 1970, mais j'ai déjà dit dans cette chronique que, à mes yeux, la valeur d'un livre ne réside pas dans sa seule nouveauté. Les deux auteurs ont crée le personnage de Martin Beck, décliné ensuite dans une dizaine de romans. Les auteurs ont la particularité d'avoir été mariés, Per (1926-1975), ancien journaliste s'était signalé, à partir des années 50, par l'écriture de romans de politique-fiction, Maj (née en 1935) était pour sa part éditrice. Ils créèrent ensemble, à partir de 1965, des romans-policiers qui s'inscrivent dans la société suédoise de cette époque. Cette série a été interrompue à la suite de la mort de Per et ont fait l'objet d'adaptation cinématographiques.
© Hervé GAUTIER – Mai 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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