La trotta ai tempi di Zorro
- Par hervegautier
- Le 18/10/2021
- Dans Michele Marziani
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N°1596 - Octobre 2021
La trota ai tempi di Zorro - Michele Marziani – Edizioni DeriveApprodi.
Contrairement à ce que son titre le laisse à penser, ce n'est pas exactement un roman sur la pêche à la truite (La truite au temps de Zorro). Certes ce court texte parle de la découverte de la photographie mais surtout de la passion grandissante de la pêche à la truite par Stefano Baldazzi Morra, 13 ans, un garçon un peu introverti, qui arrive avec ses parents au Piémont dans la petit commune de Gozzano sur les rives du lac d'Orta. C'est non seulement un passe-temps qui le distrait de ses périodes d'étude mais c'est surtout la marque d'un rite de passage d'une adolescence compliquée vers l'âge adulte vers la vraie vie cruelle et injuste. En effet ses parents vivent un passage difficile ce qui perturbe grandement Stefano qui va devoir se tisser lui-même sa propre personnalité et son propre équilibre au cours de ces années 70 mouvementées qui le dépassent et qui sont connues comme « Les années de plomb » . Il vit une adolescence perturbée, solitaire et mélancolique mais trouve dans cette activité de pêche à la truite un dérivatif bienvenu et une occasion d'affronter la vie. Petit à petit, le parfum de la révolte grandit dans la société, n'épargne ce petit coin d’Italie et explose en ce printemps 1977 à l'école où son père est professeur . Pour lui le père ne correspond pas pour lui à l'image qu'il s'en faisait d’autant qu'il se met à boire, quitte sa famille et devient SDF et ainsi la cellule familiale éclate. Stefano grandit, découvre la politique mais aussi l’amitié et l'amour mais gardera toujours comme refuge le souvenir de cette activité de pêche à la truite et sa proximité avec l'eau et de la nature comme un symbole à la fois de liberté et de renaissance personnelle.
Je ne connais pas Michele Marziani mais il m’apparaît que ce court texte à des connotations autobiographiques non seulement parce que l'auteur est un pêcheur passionné mais aussi à cause de la dédicace à Mario Albertarelli mise en exergue.
A travers les yeux de l'enfant reviennent des souvenirs peut-être un peu oubliés, des images furtives comme celles de la Fiat 850 , la machine à écrire « Lettera 32 », l'appareil photo Voigtlander... qui donnent une note de nostalgie à cette histoire.
Il s'agit du premier roman de Michele Marziani qui s'est longtemps occupé en qualité de journaliste, à la fois des problèmes de société, d'environnement, de culture qui se retrouveront dans son œuvre mais aussi de la gastronomie et de l’œnologie italiennes. C'est un texte bien écrit et qui m'a procuré une lecture assez facile, dans le texte, moi qui découvre l'italien.
J'ai été un peu surpris par l'épilogue qui a au mois l'avantage de solliciter notre imagination, mais cela reste un roman touchant.
J'ai déjà abordé l'univers créatif de Michele Marziani à travers deux de ces romans « La signora del Caviale » et « Umberto dei ». A ma connaissance les œuvres de cet auteur ne sont pas traduites en français. C'est peut-être dommage pour la découverte de cet écrivain.
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