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la feuille volante

Un été 42

La Feuille Volante - N° 2014 – Septembre 2025.

 

Un été 42 – Un film de Robert Mulligan (1971)

 

J’ai revu avec émotion et nostalgie ce film non seulement parce qu’il évoque une période d’un autre temps qu’actuellement, celui de l’adolescence où on découvrait le monde des adultes avec la honte de demander et l’émerveillement de gauchement découvrir les filles face aux copains qu’on rendait jaloux en n’oubliant pas de se vanter de choses qu’on n’avait jamais faites.

C’est un bout d’histoire de trois copains puceaux, Herbert, Oscar et Bernard en vacances sur l’île de Nantucket dans la Massachussetts où il n’y a pas grand chose à faire en cet été de 1942, qui passent leur temps à se charrier, à se bagarrer, à regarder les filles en se lançant des défis, à fantasmer sur les dessous féminins qui sèchent dans le vent de mer, qui tentent d’apprendre l’amour dans un livre volé aux parents de l’un d’eux parce que leurs hormones les tracassent et que leur virginité les encombre, qui accompagnent chacune de leurs tentatives forcément gauches par des fanfaronnades et des accords d’harmonica. Tout cela se passe dans l’unique cinéma où on flirt maladroitement, dans les dunes où on grille des marshmallows et où on tente sa première expérience. Un peu par hasard Herbert, 15 ans (Garry Grimes), rencontre la belle Dorothée (Jennifer O’Neil) que nos garçons observaient de loin dans sa maison isolée et dont le mari est parti à la guerre. Il s’approche timidement d’elle, lui parle, lui rend de menus services, fait quelques pas troublés dans sa vie et en tombe follement amoureux. Elle le fascine, il la respecte mais la désire secrètement, n’a plus d ‘yeux que pour elle et ses vacance, ses copains, les filles de son âge n’ont plus la même chaleur.

L’adolescent est bouleversé par cette rencontre d’autant que Dorothée laisse la trace de son rouge à lèvres sur son front quand ses copains, surtout Oscar (Jerry Hauser) cherchent à relever ce défi avec une de ses copines. C’est la rencontre d’univers différents, celui des adultes fait de routine quotidienne, celui de l’adolescence où on ment sur son âge pour paraître plus vieux, celui de. Dorothée qui vit dans l’attente de la prochaine lettre de son mari à laquelle elle répondra aussitôt, maintenant ainsi le lien amoureux entre eux malgré la distance et les circonstances. L’épilogue est dramatique malgré une rencontre sans véritable joie, une dernière union charnelle et posthume avec son mari par l’intermédiaire involontaire d’Herbert, la fuite de Dorothée accompagnée de quelques mots d’adieu pour le garçon qui ne la reverra jamais mais qu’il ne pourra oublier. C’est pour lui un passage à la fois brutal, sensuel et prématuré de la jeunesse à l’âge adulte, la confrontation entre l’amour et la réalité, davantage qu’une simple amourette de vacance.

Ce film tout en nuances passe du romantisme à la nostalgie sans oublier la vulgarité de ces jeunes garçons à laquelle se mêle une gaucherie drôle notamment de Herbert au drugstore. Il connut un grand succès à sa sortie. Les images de la mer et de la côte, la solitude de sa maison, soulignent l’inaccessibilité de Dorothée, sa vie, loin de celle de ces garçons, la guerre lointaine qui rappelle sa réalité brutale à la jeune femme. De belles images, une histoire émouvante baignée par la sublime musique de Michel Legrand (Oscar de la meilleure musique de film).

 

Les choses ont changé comme le monde autour de nous qui devient de plus en plus fou et les adolescents d’aujourd’hui ne sont évidemment plus les mêmes, mais j’ai revu ce film avec plaisir.

La Feuille Volante - N° 2014 – Septembre 2025.

 

Un été 42 – Un film de Robert Mulligan (1971)

 

J’ai revu avec émotion et nostalgie ce film non seulement parce qu’il évoque une période d’un autre temps qu’actuellement, celui de l’adolescence où on découvrait le monde des adultes avec la honte de demander et l’émerveillement de gauchement découvrir les filles face aux copains qu’on rendait jaloux en n’oubliant pas de se vanter de choses qu’on n’avait jamais faites.

C’est un bout d’histoire de trois copains puceaux, Herbert, Oscar et Bernard en vacances sur l’île de Nantucket dans la Massachussetts où il n’y a pas grand chose à faire en cet été de 1942, qui passent leur temps à se charrier, à se bagarrer, à regarder les filles en se lançant des défis, à fantasmer sur les dessous féminins qui sèchent dans le vent de mer, qui tentent d’apprendre l’amour dans un livre volé aux parents de l’un d’eux parce que leurs hormones les tracassent et que leur virginité les encombre, qui accompagnent chacune de leurs tentatives forcément gauches par des fanfaronnades et des accords d’harmonica. Tout cela se passe dans l’unique cinéma où on flirt maladroitement, dans les dunes où on grille des marshmallows et où on tente sa première expérience. Un peu par hasard Herbert, 15 ans (Garry Grimes), rencontre la belle Dorothée (Jennifer O’Neil) que nos garçons observaient de loin dans sa maison isolée et dont le mari est parti à la guerre. Il s’approche timidement d’elle, lui parle, lui rend de menus services, fait quelques pas troublés dans sa vie et en tombe follement amoureux. Elle le fascine, il la respecte mais la désire secrètement, n’a plus d ‘yeux que pour elle et ses vacance, ses copains, les filles de son âge n’ont plus la même chaleur.

L’adolescent est bouleversé par cette rencontre d’autant que Dorothée laisse la trace de son rouge à lèvres sur son front quand ses copains, surtout Oscar (Jerry Hauser) cherchent à relever ce défi avec une de ses copines. C’est la rencontre d’univers différents, celui des adultes fait de routine quotidienne, celui de l’adolescence où on ment sur son âge pour paraître plus vieux, celui de. Dorothée qui vit dans l’attente de la prochaine lettre de son mari à laquelle elle répondra aussitôt, maintenant ainsi le lien amoureux entre eux malgré la distance et les circonstances. L’épilogue est dramatique malgré une rencontre sans véritable joie, une dernière union charnelle et posthume avec son mari par l’intermédiaire involontaire d’Herbert, la fuite de Dorothée accompagnée de quelques mots d’adieu pour le garçon qui ne la reverra jamais mais qu’il ne pourra oublier. C’est pour lui un passage à la fois brutal, sensuel et prématuré de la jeunesse à l’âge adulte, la confrontation entre l’amour et la réalité, davantage qu’une simple amourette de vacance.

Ce film tout en nuances passe du romantisme à la nostalgie sans oublier la vulgarité de ces jeunes garçons à laquelle se mêle une gaucherie drôle notamment de Herbert au drugstore. Il connut un grand succès à sa sortie. Les images de la mer et de la côte, la solitude de sa maison, soulignent l’inaccessibilité de Dorothée, sa vie, loin de celle de ces garçons, la guerre lointaine qui rappelle sa réalité brutale à la jeune femme. De belles images, une histoire émouvante baignée par la sublime musique de Michel Legrand (Oscar de la meilleure musique de film).

 

Les choses ont changé comme le monde autour de nous qui devient de plus en plus fou et les adolescents d’aujourd’hui ne sont évidemment plus les mêmes, mais j’ai revu ce film avec plaisir.

 
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