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la feuille volante

Quelques mots sur Dominique Bona, nouvelle académicienne.

N°644– Avril 2013.

Quelques mots sur Dominique Bona, nouvelle académicienne.

Dans la période de crise économique que nous vivons actuellement, qui se double d'ailleurs d'une chute spectaculaire de confiance envers nos gouvernants et même envers les institutions, il est des informations qui peuvent parfaitement passer inaperçues. La politique intérieure, les soubresauts du Parlement, les débordements infantiles des membres de la Représentation Nationale, les mensonges éhontés d'un ministre de la République pourtant reconnu pour sa compétence, sa fuite digne d'un ennemi public puis son retour sur le devant de la scène en une lamentable et piteuse prestation judéo-chrétienne, le commentaire des matchs de foot et d'un attentat aux États-Unis, ont largement occulté l’élection de Dominique Bona à l’Académie Française.

Je trouve, pour ma part, face à l'atmosphère de déliquescence actuelle, plutôt réconfortant que la culture nous réserve encore des nouvelles de cette nature. Le fait que les pensionnaires du Quai de Conti fassent de Dominique Bona une immortelle, qu'ils permettent ainsi aux femmes d'y être plus largement représentées [elle sera la 8° femme et y siéger) instillent d'une certaine manière une dimension plus jeune (elle sera la benjamine de cette vénérable institution) reste pour moi un excellente nouvelle. Je note d'ailleurs qu'elle a été élue, le 18/4/2013 au fauteuil n° 33, celui de Michel Mohrt [1914-2011] qui fut aussi celui de Voltaire ! Elle a obtenu au premier tour de scrutin, 15 voix sur 29 contre 8 à Philippe Meyer. Il y avait 10 candidats pour ce fauteuil.

Née en 1953 à Perpignan, Dominique Bona est la fille d'Arthur Conte, homme politique, écrivain et PDG de l'ORTF. Elle est agrégée de Lettres Modernes a exercé en tant que journaliste à France-Inter et à France-Culture mais aussi au Figaro littéraire et au Journal du dimanche comme critique littéraire. Son oeuvre romanesque a été couronnée de multiples fois, notamment par le Prix Renaudot en 1998 pour "Le manuscrit de Port Ébène" et le Prix interallié en 1992 pour "Malika". Elle siège également comme membre du jury du Prix Renaudot depuis 1999. Pour autant, elle n'a pas négligé les biographies s'intéressant notamment à Stéphan Zweig, Romain Gary, Gala, Clara Malraux, Berthe Morisot...

J'avais, depuis de nombreuses années suivi et commenté certaines de ses œuvres [La Feuille Volante n° 24 (Argentina)-150(Malika)-203(Le manuscrit de Port Ebène) notamment]. J'avais aussi été particulièrement sensible à la qualité de son ouvrage sur Roman Gary, par ailleurs couronné par l'Académie Française.

© Hervé GAUTIER - Avril 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com

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