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la feuille volante

au plafond

N°1773– Septembre 2023

 

Au plafond – Eric Chevillard – Les éditions de minuit.

 

Dans l’univers créatif d’Eric Chevillards, pour ce que j’en connais, il ne paraît pas incongru de croiser quelqu’un qui, en permanence, vit coiffé d’une chaise retournée. Certes, ce n’est guère pratique pour passer sous les portes et on peut légitimement s’en demander la raison. Elle est simplement professionnelle. Pourquoi pas d’autant que c’est une marque de solidarité avec les mouches, les araignées et les paresseux, je veux dire des animaux exotiques qui passent leur temps accrochés aux branches. Cela ne l’empêche pas de plaire à une femme, Méline, et c’est sûrement essentiel. Kolsky, l’ami du narrateur passe son temps reste suspendu par les pieds en permanence à un crochet du plafond parce qu’il prétend qu’ainsi les idées lui viennent mieux. Pour compléter ce tableau, voici Mme Stempf, chaisière, perpétuellement enceinte, entendez par là qu’elle refuse de séparer de ses enfants, lesquels se trouvent apparemment bien à l’abri dans son ventre et son liquide amniotique. Elle-même fait ce qu’elle peut pour les distraire. Il y a aussi Topouria le grutier, les inséparables Malton et Lanson, tous occupés à résoudre un problème apparemment insoluble. Tout ce petit monde vit en marge sur le chantier d’une bibliothèque jamais construite avant de s’installer chez les parents de Méline, au plafond De leur appartement ! A l’évidence nous sommes dans un conte philosophique, une fable et bien entendu il faut en rajouter avec des histoire de princesse, de roi et de jeune et beau chevalier. Quant aux nombreuses questions qu’on ne manque pas de se poser, elles restent en suspens, si je puis dire.

 

C’est le troisième roman que je lis Eric Chevillard. En dehors du fait de vivre au plafond, c’est à dire vouloir se démarquer des autres, signaler ainsi sa volonté de solitude, sa soif de tolérance, de liberté que n’affectera pas l’attraction terrestre, je ne vois pas, même si je respecte par principe le travail de l’auteur et sa volonté de nous inviter dans son univers, fût-il humoristique, absurde ou simplement l’occasion d’un exercice de style parfaitement recevable. D’autre part, je me refuse à trouver génial ce que je n’ai pas compris.

 
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