Juste ciel
- Par hervegautier
- Le 19/09/2023
- Dans Eric Chevillard
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N°1779– Septembre 2023
Juste ciel – Eric Chevillard – Les éditions de Minuit.
Même si sous nos latitudes nous faisons semblant de l’oublier, nous sommes mortels et Albert Moindre, homme très ordinaire, quoique ingénieur de maintenance des ponts transbordeurs, n’a pas échappé à la règle, percuté par une camionnette de livraison. Nous ne sommes donc que de passage sur cette terre, mais quid du moment de notre mort, de la fin de cette comédie quid du moment et des circonstances ? Destin ou liberté, et l’après ? Que devenons-nous une fois morts ? Y-a-t-il une vie après ?Le christianisme a des réponses, souvent relayées par la création de quelques peintres réellement épouvantés ou certainement stipendiés par L’Église d’alors pour obtenir des conversions basées sur la crainte de l’enfer. Nous avons sans doute tous une idée sur la question, même si la réponse que nous y apportons est de plus subjectives et évidemment invérifiable. Nous ne sommes pas beaucoup plus avancés et nos certitudes en la matière ne pèsent décidément pas lourd. Notre auteur imagine donc un improbable dialogue entre Albert Moindre, mort de son état, et un éventuel portier de cette vie éternelle qui à la fois lui révèle les réponses aux questions qu’il a pu se poser de son vivant et remet en cause certaines vérités qu’il croyait établies. Ce lieu incertain ressemble à une sorte de purgatoire, même si nous savons que de c’est une invention de cette religion pour ne pas décourager les plus dubitatifs. Il paraît que dans cet hypothétique ciel, on y retrouve ceux qu’on a aimé sur terre, à condition que cet amour n’ait pas été trahi, et pourquoi pas les autres ? Tout cela paraît bien incertain, quant au résultat de tout cela ?
Chevillard, toujours tenté par le verbe un peu déjanté s’attaque à ce thème qu’il vaut mieux ne pas aborder en famille si on veut un repas apaisé. Il est décidément incorrigible, il faut qu’il déraille, se perde parfois dans des détails au risque de perdre aussi son lecteur et si on n’y prête attention, le voilà parti et il se laisse emporté par son imagination et tant pis pour pour ceux qui ne suivent pas ! Et j’ai toujours l’impression d’en faire partie.
Je poursuis quand même ma lecture, toujours aussi friand de son style jubilatoire, partagé entre la curiosité et l’étonnement, peut-être aussi parce qu’il fait partie du paysage littéraire et que, si je veux pouvoir en parler, il me faut au moins l’avoir lu.
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