Prodigieuses
- Par hervegautier
- Le 27/11/2024
- Dans Frédéric et Valentin Potier
- 0 commentaire
N°1946– Novembre 2024.
Prodigieuses - Un film de Frédéric et Valentin Potier (2024)
Pour être portée à l’écran, il n’est rien de tel qu’une histoire vraie parce qu’elle est avant tout une aventure humaine , comme celle des sœurs Audrey et Diane Pleynet dont le scénario de ce film s’est inspiré. Elles poursuivent leur carrière de virtuose et sont les seules à avoir mis au point cette technique originale.
Dans la famille Vallois, Claire (Camille Razat) et Jeanne (Mélanie Robert) sont jumelles et toute leur vie a été consacrée au piano par la volonté inébranlable de leur père, Serge (Franck Dubosq), un ancien champion désormais handicapé qui veut absolument la réussite de ses filles qui bénéficient aussi du soutien de leur mère, Catherine (Isabelle Carré). Claire et Jeanne sont des virtuoses du piano et elles sont admises dans la prestigieuse université musicale de Karlsruhe, sous la direction de l’intraitable professeur Klaus Lenhardt (August Vinttgenstein). La gémellité les a toujours renforcées mais l’accès à cette formation d’excellence met en évidence une compétition qui risque de détruire leur traditionnelle connivence. Alors qu’un avenir prometteur s’ouvre devant elles, une maladie orpheline transmise génétiquement les affecte toutes les deux, qui attaque les articulations des poignets et leur interdit la moindre carrière dans leur domaine. Face à cette catastrophe, malgré leur découragement, dans le plus grand secret et grâce à leur complicité unique et leur volonté commune, elles mettent au point elles-mêmes une technique basée sur le mouvement des mains, ce qui leur permet de jouer ensemble un morceau normalement exécuté par un soliste et ainsi de forcer leur destin contraire. Elles sont vraiment prodigieuses.
La musique classique sert de fil conducteur à ce film et jalonne les efforts communs soutenus par la volonté fusionnelle de Claire et de Jeanne .
La distribution est particulièrement réussie et Claire et Jeanne donnent une grande dimension émotionnelle à ce film que porte également leur mère Catherine. Je voudrais faire une mention toute particulière pour Franck Dubost qui joue d’ordinaire dans un tout autre registre. Lui confier le rôle dramatique d’un père intransigeant a été sans doute une gageure mais a démontré un talent insoupçonné du public, le faisant sortir du rôle d’amuseur où il était sans doute enfermé. Ce n’est pas la première fois qu’un comédien dont le répertoire s’inscrit dans le comique se voit offrir un rôle émouvant et dramatique. Cela a été une bonne idée et une révélation.
Ajouter un commentaire