la feuille volante

Le méridien de Greenwich

N°1968– Mars 2025.

 

Le méridien de Greenwich – Jean Echenoz – Les éditions de Minuit. .

 

De son propre aveux, l’intention de l’auteur était, pour son premier roman publié en 1979, d’écrire un roman policier ! Le moins que l’on puisse dire est que si on est en pleine fiction, on est loin du polar puisque ce livre est une somme de 34 courts récits dont l’action se situe dans une île imaginaire d’Océanie où passe le méridien de Greenwich, dans des quartiers de Paris et parfois ailleurs, avec des personnages qui passent de l’un à l’autre, des récits qui s’entrecroisent. Pour autant on passe de la description d’un tableau avec l’animation des personnages qui y sont représentés sur cette île imaginaire, aux antipodes où passe précisément le méridien de Greenwich,à un bar-tabac de la porte de La Villette où apparaît un improbable cobra charmé par un client jouant de la flûte. Il est même question des « trois lanciers du Bengale » Il y a bien des tueurs, une multitude de personnages qui apparaissent dans ces nouvelles où il y a souvent des armes à feu, des morts par vengeance ou au hasard de combats, des meurtres, sans qu’on sache vraiment s’il s’agit d’un acte gratuit, d’un contrat ou d’un improbable mobile sérieux ou de suicides parce que la vie est devenue insupportable. Il y est question de situations assez absconses, de voyages, de pérégrinations, d’exploration de la mémoire, avec une référence à ce fameux méridien et son rapport au temps qui passe, mais pas d’investigations policières et je me suis souvent demandé où l’auteur voulait vraiment en venir. Quant à l’épilogue, il pourrait parfaitement être celui d’un thriller. Pourquoi pas après tout puisque nous sommes dans l’univers d’Echenoz !

 

J’ai eu un peu de mal à entrer dans ce qui est présenté comme un roman et j’ai aussi eu des difficultés à suivre, mais c’était peut-être le but. Je n’ai peut-être rien compris et depuis que je lis Echenoz je suis souvent partagé entre l’étonnement et une légère déception, mais ce que je retiens c’est la jubilation avec laquelle notre auteur écrit, pratiquant à l’occasion des associations de mots assez inattendue d’où résultent des images originales, ce qui produit une musique assez agréable cependant.

 

 

 

 
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