La vie matérielle
- Par hervegautier
- Le 10/03/2024
- Dans Marguerite DURAS
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N°1848 – Mars 2024.
La vie matérielle – Marguerite Duras- Gallimard.
La quatrième de couverture m’interpelle. L’auteure nous présente ce livre comme n’en étant pas un. D’ordinaire, quand je choisis un ouvrage, j’aime qu’il ait du sens, mais après tout pourquoi pas et j’aime aussi beaucoup être étonné.
Au fil de ma lecture je m’aperçois que Marguerite Duras nous parle surtout d’elle à travers un texte confié à Jérôme Beaujour. Pourquoi pas et nombre d’écrivains de renom tels que Philippe Besson, Patrick Modiano, Annie Ernaux, ces deux derniers nobélisés, n’ont pas fait autre chose. Le danger est bien évidemment le solipsisme de l’ écrivain, mais bien peu ont échappé à ce travers. J’ai donc lu ce livre qui n’en est pas un, cette « vie matérielle », cet « aller et retour entre moi et moi, entre vous et moi-même » comme elle le dit elle-même.
L’ouvrage refermé, il m’a semblé que je venait de lire un amalgame de textes courts qui correspondent à des moments de sa vie, de ses réflexions, une sorte de journal si on veut le caractériser ainsi et qui emprunte à ce mode d’expression informatif son style brut sans beaucoup de recherches littéraires. Un peu en vrac, elle nous parle donc d’elle, de ses livres, le l’alcool, de l’Indochine, de la douleur, de la mort, de la solitude, de l’écriture et de des paradoxes de cet exercice, de l’inspiration et de ses manifestations, de l’intimité qui existe entre un auteur et les personnages qu’il a crées et qu’un lecteur, même attentif ne pourra jamais connaître. Elle évoque le souvenir des ses amours, de ses amants, dont évidemment Yann Andréa, de ses films, des maisons où elle a habité, de sa mère, des écrivains qu’elle a connus et d’autres qu’elle a admirés, des hommes et des femmes, du désir, du fantasme, de sa folie aussi. J’ai eu l’impression qu’elle voulait tout dire d’elle, ne rien cacher, un peu comme si elle ressentait ce besoin de se confier… ou de parler d’elle tout simplement, comme s’il était nécessaire que son lecteur soit informé de tout ce qui la concerne, jusque dans les moindres détails … ou peut-être une volonté d’ajouter un titre supplémentaire à sa bibliographie personnelle…
Je ne suis pas un admirateur inconditionnel de Marguerite Duras mais je la lis par curiosité, pour pouvoir m’en faire une idée parce qu’elle fait partie du paysage littéraire.
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