Tempête sur Kinlochleven
- Par hervegautier
- Le 04/07/2024
- Dans Peter May
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N°1907– Juillet 2024.
Tempête sur Kinlochleven – Peter May – Rouergue noir.
Traduit de l’anglais par Ariannne Bataille.
Avec le bouleversement climatique, l’Écosse est devenue pratiquement une région polaire. Dans ces montagnes des Higlands on a retrouvé le corps congelé de Karl Younger, un journaliste d’investigations et l’inspecteur Cameron Brodie, vieux et cancéreux se porte volontaire pour investiguer sur ce meurtre dans cette région qu’il connaît bien puisqu’il y a jadis pratiqué l’escalade. Il pourrait attendre la mort mais a choisi cette affaire, qui sera sans doute pour lui la dernière pour retrouver Addie, sa fille unique, dont il n’a plus de nouvelles depuis un dizaine d’années. C’est elle, spécialiste de la météo, qui a découvert le cadavre. Mais ce voyage n’est pas seulement destiné à ce qui sera sans doute leur ultime rencontre. Il veut s’expliquer avec elle sur ce qui a motivé cette séparation durable entre eux, le suicide de sa mère, intervenu à la suite d’un adultère supposé de son père. Leur rencontre va être houleuse.
Ce roman prend des allures d’anticipations puisque son auteur le situe en 2050, avec les conséquences du changement de climat, la montée des eaux, la disparition du Gulf Stream et la submersion de certaines contrées maritimes, les nouvelles technologies... Cela prend vite l’allure d’un roman policier classique version Peter May, c’est à dire qui s’inscrit dans les paysages tourmentés de son Écosse natale. Malgré ce contexte grandiose et les aléas de l’enquête, il y aura une sorte de huis-clos entre un père et sa fille et notamment me semble-t- il une réflexion incontournable sur la culpabilité, celle de Cameron pour avoir survécu à son épouse et surtout le fait de se sentir responsable de son suicide à la suite de l’attitude de sa fille au regard de ce qu’il présente comme malentendu.
Il y certes parfois quelques longueurs et les nouvelles technologies permettent des performances qui jouxtent la science-fiction mais j’ai lu avec avec intérêt ce roman fort bien écrit ( traduit?) et qui, avec pas mal de cadavres et des rebondissements, ménage de suspense jusqu’à la fin.
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