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la feuille volante

A mani vuote

N°1992 – Juillet 2025.

 

A mani vuote (Les mains vides) – Valerio Varesi – Frassinelli.

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Dans Parme écrasée par la canicule le commissaire Soneri est bizarrement sollicité pour le vol d’un accordéon au préjudice d’un pauvre musicien de rue, Gondo, qui ne connaît que l’air de « Bella Ciao ». A quelques mètres de son emplacement traditionnel on a retrouvé le cadavre d’un homme dans son appartement. Il s’agit de Francesco Galluzzo, issu d’une riche famille de commerçants. Les pièces sont en désordre mais le coffre-fort n’a pas été touché, ce qui exclut le mobile du vol qu’on aurait pu légitimement retenir. Il n’a donc pas été tué pour son argent, mais il a été préalablement battu à mort, peut-être parce qu’il est aussi homosexuel, ce qui peut être un mobile. Ses investigations conduisent cependant Soneri à un usurier bien connu, Gerlanda, qui était créancier de la victime mais également vers une piste qui sent la drogue. Au fur et à mesure de ses recherches, le commissaire s’aperçoit que ce meurtre peut n’être qu’un détail qui cache une réalité bien plus grave qui pourrait affecter la ville elle-même, gangrenée par un nouveau type de criminalité où les sociétés financières et immobilières tirent les ficelles, le tout dans la plus grande hypocrisie.

Je ne suis pas vraiment spécialiste des romans de Varesi que j’apprécie cependant mais d’ordinaire cette ville de Parme est plutôt noyée dans le brouillard et le froid. Ici c’est un peu comme si la canicule endormait les habitants. En plus de tous les rebondissements de cette affaire où tous ne disent pas ce qu’ils savent et, de plus, Soneri devra faire face à Capuozzo, le questeur, très sourcilleux sur les résultats de son subordonné et peu enclin à prendre en compte ses états d’âme. Non seulement cette opposition nuira à son enquête mais surtout mettra en évidence le véritable visage de cette ville pervertie par la corruption, pas vraiment la Parme qu’il connaissait. Face à l’apathie ou, pour ceux qui savent et qui refusent de parler, notre commissaire se réfugie dans la nostalgie qui naît du souvenir de son passé personnel et peut-être aussi dans le sommeil qu’il oppose au découragement qu’il connaît lors de ses investigations. Pourtant il se ressaisira et continuera de poursuivre inlassablement la vérité qui permettra aux magistrats de rendre une justice équitable.

Dans ce roman, qui est le septième de Varesi, la ville de Parme se dévoile sous un jour différent. Le commissaire paraît vaciller malgré sa forte personnalité qui, pour une fois peut-être, relègue quelque peu au second plan ses traditionnels compagnons habituels, à l’exception peut-être d’Angela, la femme qu’il aime. J’ai retrouvé avec plaisir ce personnage, à la fois timide, cultivé, bon vivant, attaché à ses origines paysannes, ce qui est pour lui une aide dans la conduite de ses enquêtes..

 

 

 
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