la feuille volante

Nulle part

N°1899 – Juin 2024.

Nulle part– Yasmina Reza – Albin Michel.

Le livre refermé, je suis perplexe après cette lecture assez courte. Il est question du temps qui passe et spécialement ici de l’enfance de l’auteure. C’est souvent l’apanage des gens d’un certain âge qui voient les années défiler de pouvoir évoquer leur enfance. J’ai souvent sous des plumes souvent illustres que cette période ressemblait souvent à un paradis perdu avec de la nostalgie à chaque ligne, des souvenirs, évoqués avec des paroles lointaines, ou gravés en photos datées au dos et montrant des personnes qui n’existent plus dans des lieux maintenant inconnus. Apparemment Yasmina Reza qui revisite son enfance, s’accroche à des moments fugaces, parfois à un petit détail sans importance et les écrit pour en fixer la réalité et leur éviter de sombrer dans l’oubli. C’est une des fonctions de l’écriture que de faire cette démarche de la mémoire même si c’est à l’aune de cela qu’on mesure le temps passé . Apparemment pour elle, cette évocation est empreinte de tristesse non pas tant à cause de cette fuite des jours mais peut-être plus sûrement parce que cette période est à ses yeux sans aucun intérêt, digne de la froideur d’une archive qu’on ne prend aucun plaisir à regarder. Antoine de Saint-Exupéry a écrit « On est de son enfance comme on est d’un pays ». C’est attacher sa vie à une terre, mais la vraie terre est celle qui implique notre mort qui est l’issue normale et inévitable de chacun d’entre nous. En ouvrant ce petit livre, je ne m’attendait pas à entrer ainsi en complicité avec cette auteur ,à partager à ce point sa vision de l’enfance. .

 
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