LES FIDELITES
- Par hervegautier
- Le 29/09/2014
- Dans Diane BRASSEUR
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N°807 – Septembre 2014.
LES FIDELITES - Diane BRASSEUR - Allary Éditions.
Un peu avant Noël une famille s'apprête à partir pour New-York afin d'y célébrer les fêtes de fin d'année. A cette occasion, le mari, 54 ans, profession libérale aisée, se livre à un monologue au terme duquel le lecteur apprend que, depuis un an, il trompe son épouse avec une jeune et jolie trentenaire, la belle-sœur de son associé, après 19 ans de mariage. Dans cette situation, j'ai beaucoup de mal à voir de l'originalité, c'est même d'une banalité affligeante. Heureusement nous échappons au traditionnel vaudeville du ménage à trois puisque seul cet homme s'adresse au lecteur, lui confiant ses états d’âme, ses espoirs, ses jalousies, ses craintes d'être découvert. Il n'est pas avare de détails à propos de cette double vie nécessairement ambiguë, lui raconte cette passade qui n'est certes pas la première mais qui est plus torride que toutes les autres. Pour retrouver Alix, sa maîtresse, il vit entre Paris où est le siège de son cabinet et Marseille où habitent sa femme et sa fille. A longueur de pages, il fantasme sur le corps sensuel de cette jeune femme, évoque des détails délicatement érotiques, détaille les différentes phases de l'acte sexuel, imagine leurs futures étreintes quand ils sont séparés [« Normalement, fantasmer, c'est prendre le risque d'être déçu. Avec Alix, mes fantasmes ont alimenté mon désir qui a provoqué le sien »], décrit par le menu leur vie parisienne commune pleine de moments intimes qu'il oppose à une relation familiale marseillaise, désormais en pointillés. On comprend bien qu'il aura du mal à quitter Alix ! Pourtant quand il est chez lui sa maîtresse lui manque et c'est le contraire quand il est avec elle ! Tel est donc le dilemme qui se pose à lui, quitter l'une ou l'autre ! Ce n'est pas si simple puisqu'il estime qu'il trompe son épouse avec Alix et cette dernière avec sa femme. C'est là sans doute le sens du titre de ce roman. Il ne s'agit pas à ses yeux d'un banal adultère mais de deux fidélités alternées![« Je fais l'amour avec Alix, je fais l’amour avec ma femme. Je ne sais plus qui je trompe avec qui »], d'un drame qui se voudrait cornélien [« J'aime ma femme et Alix me manque »].
Pour se motiver, il va même jusqu'à imaginer que sa fille, dans quelques années, lui avoue une liaison toute aussi torride avec un homme marié et se demande comment il réagirait. Il en vient à souhaiter une rencontre voire une complicité entre elle et Alix. Entre culpabilité et projets, il imagine l'avenir, suppose que son épouse découvre son adultère et en soupèse les conséquences. Il devrait alors vivre avec Alix et assumer cette différence d'âge qui, à la longue ne lui serait pas favorable, lui qui a surtout peur de vieillir. En réalité sa femme ne se doute apparemment de rien. On comprend vite quelle sera sa décision que je ne dévoilerai évidemment pas mais le terme « thriller psychologique » employé par la Figaro me paraît quand même un peu exagéré.
L'originalité de ce roman réside sans doute dans le fait que c'est l'homme qui parle et non pas l’épouse trompée comme c'est généralement le cas. Je note le style haché, assez désagréable à lire. Le texte fourmille de détails ménagers parfaitement inutiles et dont le lecteur n'a vraiment rien à faire. Ils n'ajoutent rien à la compréhension du texte.
Ce que je trouve le plus beau dans ce roman, c'est le visage de la femme sur la couverture.
©Hervé GAUTIER – Septembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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