Le palais de l'infortune
- Par ervian
- Le 27/07/2025
- Dans Donna Leon
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N°1995 – Juillet 2025.
Le palais de l’infortune - Donna Leon – Calman-Levy.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Gabriella Zimmermann.
D’emblée le titre anglais « So shall you reap » qu’on peut traduire par « on récolte ce que l’on sème » donne le ton.
Ce palais c’est le « Plazzo Zaffo dei Leoni » à Venise. On découvre dans les canaux, le cadavre d’un homme, Inesh, un ouvrier quinquagénaire sri-lankais apparemment sans histoire, de sensibilité bouddhiste, habitant dans une dépendance de ce vieux palais depuis 8 ans. De plus il s’avère que la victime avait un os de doigt humain dans son gousset. Or, il se trouve que e commissaire Guido Brunetti l’avait rencontré la veille de sa mort, par hasard, à propos de l’éventuelle mise en vente de ce palais. Il est donc chargé de cette enquête et ses investigations révèlent la présence chez Inesh de documents sur les années 70-80 en Italie, période sombre marquée par les attentats, les enlèvements, les demandes de rançons et les assassinats politiques de la part des « Brigades rouges ». De plus il découvre des écrits de jeunesse d’hommes devenus depuis d’éminents universitaires et hommes politiques, Il devient dès lors étonnant que de tels documents soient en possession d’Inesh et que cela pourrait bien expliquer sa mort.
Le livre refermé, ce 32° roman de Donna Leon m’a paru un peu lent au début avec des considérations sur l’homosexualité d’un des collègues de Guido, sur le racisme, l’immigration, les déconvenues de la jeunesse, la vie familiale heureuse de notre commissaire et les talents culinaires de son épouse Paola. Il faut en effet attendre la page 80 pour entrer dans le vif du sujet et mon attention n’a véritablement été éveillée que vers la fin, avec l’intervention d’une religieuse… et d’un chien.
Ce n’est pas inutile de le rappeler, mais à Venise on ne peut que marcher et les investigations que notre commissaire y mène vont au rythme de cette déambulation. On n’échappe pas, et c’est inévitable, aux évocations sur le passé glorieux et sur les richesses culturelles de la cité des doges et c’est évidemment un plaisir de retrouver toutes ces descriptions vues à travers les yeux du commissaire qui est aussi un homme cultivé. On retrouve le vice-questeur Patta, inconsistant chef de service et surtout l’indispensable Elettra et ses recherches sur internet. L’étude des documents trouvés chez Inesh l’invitent à replonger dans le passé et les écrits révolutionnaires de ceux qui maintenant sont des notables respectés. Cette mémoire de papier est toujours intéressante à explorer… et pleine de surprises.
Donc un roman assez lent à suivre au départ que j’ai cependant continué à lire, parce que c’était une œuvre de Donna Leone que par ailleurs j’apprécie(un livre est le résultat d’un travail et le lire jusqu’au bout est un hommage à son auteur) mais surtout parce que, vers la fin seulement, cela devient passionnant.
C‘est certes bien écrit (bien traduit) mais l’ensemble m’a paru un peu décevant.
N°1995 – Juillet 2025.
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