Vie de Gérard Fulmard
- Par ervian
- Le 28/02/2025
- Dans Jean ECHENOZ
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N°1967– Février 2025.
Vie de Gérard Fulmard – Jean Echenoz – Les éditions de Minuit. .
Décidément Jean Echenos aime bien les perdants. Dans une interview précédente il a fait remarquer que les romans de Flaubert parlent aussi largement de l’échec. A titre personnel ce choix ne me paraît pas mauvais surtout au moment où, dans nos sociétés, on prône la réussite comme unique critère de valeur.
Gérard Fulmard est donc un ex steward contraint à fréquenter l’Agence Pour l’emploi et qui s’improvise détective privé. Pourquoi pas ? Sauf que ses débuts n’étant pas convaincants il envisage une rapide reconversion qu’il décide néanmoins de différer à la suite de l’enlèvement de , Nicole Touneur, secrétaire générale d’un minable parti politique, le FPI, fédération populaire indépendante . ;
J’aime bien le style d’Echenoz, fluide, humoristique et agréable à lire, même si parfois il risque des formules sibyllines mais qui néanmoins sonnent bien, du genre « la moustache de Franck Terrail ne relève pas de l’assertorique mais de l’apodictique ». Cela dit, cette intrigue qu’on aurait pu supposer s’inscrire dans un polar est bien mince, tout comme sont sans épaisseur les nombreux personnages qui la peuplent. Leur histoire, par ailleurs sans grand intérêt, embrouille un peu le lecteur. Même Gérard Fulmard, devenu presque par hasard et surtout à la suite d’une proposition qui lui a été faite et qu’il ne pouvait pas refuser, homme de main dans le service d’ordre du FPI . Ses nouvelles fonctions bouleversent quelque peu sa vie !
Le lecteur apprend en outre les diverses aventures de la mère de Gérard dans la rue Erlanger (Paris XVI°) où elle habitait avant son décès, en rapport avec quelques faits divers authentiques. Alors, critique de la société, du jeu politique, mise en évidence de l’anti-héro, mise en lumière d’une rue parisienne un peu oubliée... pourquoi pas puisque c’est fait avec humour et même jubilation.
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