LE CHIEN TCHECHENE - Michel MAISONNEUVE- Gaïa.
- Par hervegautier
- Le 20/04/2009
- Dans Michel MAISONNEUVE-
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N°333– Avril 2009
LE CHIEN TCHECHENE – Michel MAISONNEUVE– Gaïa.
D'emblée le style m'a paru déconcertant, pas vraiment ce à quoi je m'attendais! Après tout un polar, c'est un polar, me suis-je dit, alors allons-y! Il m'est apparu que ce n'était pas vraiment mal écrit, pas vraiment bien non plus malgré les aphorismes poétiques d'Omar Khayyâm, de Lao-Tseu ou de Georges Brassens, mais pas non plus vraiment passionnant! Il est vrai que j'attache beaucoup d'importance à l'écriture. Je n'y peux rien. C'est comme cela. Là, j'ai été déçu. Le style est franchement celui du polar et cela me dérange un peu. Cela crée une atmosphère pas vraiment dérangeante, un peu curieuse et qui m'a déplu. Je sais que chaque livre est un monde à part, mais celui-là ne m'a pas enthousiasmé. Même les formules qui se veulent caractéristiques et peut-être percutantes ou humoristiques ne m'ont pas emballé.
L'histoire ensuite. Elle m'a paru un peu compliquée. Cela commence par les obsèques, à Marseille, d'une veille dame suivies par seulement trois personnes dont son chien. Mémé Oumaraq est morte assassinée après une séance de torture, et son appartement a été mis à sac, alors qu'elle ne possède rien. Ce n'est donc pas un crime crapuleux, mais peut-être pas un acte gratuit non plus! Puis d'autres personnages un peu bizarres, Dachi El Ahmed, son voisin féru de poésie persane, enseignant et médiateur des cités, Nestor Patipoulos, veuf et ancien ébéniste et son histoire d'urne mortuaire contenant les cendre de son épouse, sa fille Léda, rousse et attirante, puis d'autres encore comme Hocine, petit caïd de banlieue, toujours friand d'un mauvais coup, très sourcilleux sur la question de son territoire, ou d'anciens malfrats de la pègre, l'Apache, en réalité Raoul Babinetti devenu « nuage d'acier », ancien truand, qui vit dans un tipi planté sur un toit en terrasse, mais n'oublit pas son ancien état et le P 38 qui va avec. Il est bien entendu frère de sang de Dachi puisque c'est un indien ou qu'il se considère comme tel, des alcoolos et une intellectuelle... Et en filigranes une BMW grise en embuscade avec des Russes comme passagers qui poursuivent Dachi, Nestor et le chien, une histoire de plan du Caucase, de carte postale rédigée en tchétchène et, au loin, une guerre un peu oubliée, là-bas en Tchétchénie.
Tout y est pourtant dans ce décor marseillais, les cartes, l'anisette, le vieux port, les truands, les cités...
Reste l'énigme du chien, Hassan, un beagle, cadeau du fils de la vielle dame assassinée, un fils, combattant là-bas, qui portait le même nom que le chien, une énigme à lui tout seul, le moteur de toute cette histoire. Il est tchétchène comme la vielle dame et son fils, tatoué et possède une puce, entendez une puce électronique sous la peau, ce qui sera la source de toute cette intrigue.
J'ai eu l'impression que l'auteur souhaitait entrainer son lecteur dans une galerie de portraits, dans des rencontres rocambolesques et dans des aventures qui ne le sont pas moins. Je suis peut-être passé à côté de quelque chose, mais je ne suis pas entré vraiment dans ce voyage, dans cette histoire où l'écriture n'est pas une musique et où l'intrigue est un peu déconcertante.
©
Hervé GAUTIER – Avril 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
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