la feuille volante

La vie tumultueuse du Gréco

N°1662 - Août 2022

 

La vie tumultueuse du Gréco – Donald Braider – Presses de la cité.

Traduit de l'américain par Marie Alyx Revellat.

 

Quand on évoque le Gréco (1541-1614), de son vrai nom Domenikos Theotoko, on songe presque automatiquement à ses tableaux très colorés, à son possible astigmatisme en raison de la forme allongée de ses personnages et à son côté mystique à cause de l'inspiration religieuse de nombre de ses tableaux.

 

Fils d'un important marchand crétois, il était destiné à prendre la suite de son père, mais se signala très tôt par son talent de peintre d'icônes. Il était donc de confession orthodoxe. La Crête étant à cette époque une possession de la Sérénissime catholique, il s'y rendit et fut bouleversé par la beauté picturale des églises romaines et plus précisément par les œuvres du Titien qui le prit dans son atelier vénitien. Là réside peut être le secret de sa conversion? Le cardinal Farnèse l’accueille à Rome où il rencontra également Le Titoret, mais c'est l'Espagne de Philippe II, torturée par l’Église et par l'Inquisition qui va le consacrer. Sa révolte contre les épreuves que la vie lui a envoyées et son séjour dans l'austère et très chrétienne ville de Tolède vont faire de lui un peintre très soucieux de faire reconnaître sa peinture mais aussi un mystique qui va se consacrer aux sujets religieux et aux portraits d'aristocrates et d'ecclésiastiques, donnant un nouveau mais déterminant sens à son talent.

 

Le style du livre est très journalistique puisque c'était le métier de Donald Braider, bien documenté sur le plan historique même si je ne m'imaginais pas un jeune homme venu d"une lointaine province vassale de Venise, puisse s'adresser de cette manière à un maître de la peinture dont il souhaite être l'élève. J'ai été passionné par la vie de ce peintre, certes illuminée par le succès mais aussi assombrie par la mort de ceux qui l'entouraient et qu'il aimait. C'est une bonne approche de cet artiste majeur, en revanche, le livre refermé, je n'ai pas bien saisi le côté "tumultueux" de cette vie, à part peut-être sa mutation intérieure vers la religion comme refuge et qui a influencé son art contre l'adversité. J'aurais sans doute préféré la traduction du titre original, "Colors from a Light Within"( Couleurs d'une lumière intérieure") qui me parait plus évocatrice et sans doute mieux appropriée. Ce peintre me laisse davantage l'impression d'un mystique, un témoin de son temps, un homme torturé par une vie intérieure, bouleversé par l'intolérance de l'Espagne et qui a dû se battre pour s'imposer.

 

 

 

 

 
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