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la feuille volante

Les très riches heures

N° 1516 – Novembre 2020

 

Les très riches heures – Jean Rouaud – Les éditions de Minuit.

 

Ce n’est ni un roman, ni une pièce de théâtre (absence d’indications de mise en scène)pourtant créée à Montpellier en 19975net ailleurs), seulement un dialogue à bâtons rompus, délirant qui parfois tourne au monologue surréaliste où chacun suit son idée, entre un homme (Lui) et une femme (Elle) qui apparemment sont mariés ensemble et qui font en quelques sorte un bilan, quand ils ne se laissent pas aller à régler leurs comptes. Lui est breton, elle est corse. Cet échange, qui n’a rien d’amoureux, si ce n’est qu’on peut déceler quelque jalousie de sa part à elle, est une énumération de clichés et de poncifs sans grand intérêt, de considérations historiques, géographiques, religieuses évangéliques, des références à d’autres romans de notre auteur ou des détails biographiques sur sa parentèle ce qui est bien dans le droit fil de sa démarche créatrice. Les jeux de mots, les détails intimes sur leur rencontre, les remarques ironiques et les traits d’humour qui émaillent leur conversation ne m’ont guère fait sourire.

C’est aussi une sorte de monologue avec Dieu (peut-on avoir avec lui autre chose qu’un monologue ?) où « elle » lui adresse quelques remarques bien senties tandis que « lui » parle tout seul de choses bien terre à terre !

 

Ce livre me serait bien tombé des mains mais j’en ai cependant poursuivi la lecture, non par intérêt et encore moins par passion, mais parce que c’est Jean Rouaud et que j’espérais bien voir apparaître avant la dernière page quelque chose qui retienne mon attention. Je m’attendais à autre chose de la part du prix Goncourt 1990, que je suis depuis de nombreuses années, cette chronique en fait foi, un style meilleur ou une intrigue plus fouillée... Le fait d’avoir été lauréat de ce prix prestigieux, attribué à l’époque à un auteur inconnu et à un éditeur peu habitué à ce genre de distinction, me paraissait être un gage de qualité d’écriture. J’avoue que, pour la première fois sans doute, j’ai été déçu.

Le livre refermé, je n’ai peut-être rien compris, je suis peut-être passé complètement à côté d’un chef d’œuvre ? Allez savoir !

 

 
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