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la feuille volante

Quelques mots sur Michael Edwards

N°629– Février 2013.

Quelques mots sur Michael Edwards.

Entre les frasques franco-russes de Gérard Depardieu, les velléités politico-promotionnelles de Ségolène Royal, la viande de cheval qui devient du bœuf et l’hypothétique redressement de nos finances publiques, un fait important est sûrement passé inaperçu : c'est l'élection à L’Académie française de Michael Edwards.

Ce n'est pas la première fois que notre académie ouvre ses portes à un écrivain étranger d'expression française. Elle avait déjà honoré d'une élection Marguerite Yourcenar en 1980. Cette année, Michael Edwards, né en 1938 près de Londres est en effet citoyen britannique mais bénéficie de la double nationalité. Docteur de l'université de Cambridge, il est l’auteur de plusieurs essais sur Shakespeare. Marié à une française, il enseigne dans de prestigieux établissements tels que notamment le Collège de France et l’École Normale supérieure de la rue l'Ulm. Il a choisi de décliner une grande partie de son œuvre littéraire dans notre langue.

Après une thèse sur Racine, dans les années 60, il enseigne la littérature française à l'université de Warwick et se lie avec des poètes anglais et français, ce qui lui permet d'avoir une vision personnelle sur ces deux expressions poétiques.

Le 21 février dernier, il a été élu au fauteuil de Jean Dutour (fauteuil 31). C'était la troisième fois qu'il se présentait.

Il est également poète et critique littéraire, témoin d'exception de la culture anglaise et française, à la fois spécialiste de Shakespeare, de T.S Eliot mais aussi de Baudelaire, de Racine ou d'Yves Bonnefoy.

Il a cette extraordinaire faculté de s'émerveiller de l'instant et du lieu, même les plus anodins, comme savent le faire les poètes face au spectacle du monde, en exacte opposition avec la vision traditionnelle du l'habitant de "la tour d'ivoire", enfermé dans ses pensées et dans son monde intérieur. Il jette sur le spectacle de la vie un regard à la fois neuf et étonné, aussi attentif à la vision des beautés de Paris qu'à la moindre des choses du quotidien. Dans une société où tout va trop vite et surtout de travers, où les choses s'apprécient de plus en plus à l'aune de leur valeur commerciale et financière, c'est plutôt rassurant de l'entendre parler de culture et de littérature.

"La vie est un rêve dont il faut sans cesse se réveiller" rappelle-t-il, une invitation à le suivre dans l'enchantement permanent qui est le sien, dans sa démarche de l'observation des choses. Il le dit aussi simplement que cela en évoquant"Le bonheur d'être ici".

Écrivain à la fois de langue française et anglaise, il n'en est pas pour autant un traducteur puisqu' aussi bien, lorsque, ayant écrit un poème en anglais, la version française qu'il en donne est non pas une traduction mais une véritable création nouvelle.

Bien entendu, cette chronique restera passionnément attentive à l’œuvre de Michael Edwards.

©Hervé GAUTIER – Févrer 2013.http://hervegautier.e-monsite.com

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