la revue indépendante
- Par hervegautier
- Le 22/05/2021
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Dans mes archives personnelles de La Feuulle Volante, je retrouve cet article paru dans La Revue Indépendante (n° 250 Janvier-Février 1996) qui lui était consacré, accompagné d'une lettre d'approbation de son directeur honoraire, Daniel Sor, en date du 23 février 1996.
Quand je reçois La Revue indépendante, je suis frappé par la date de sa fondation, en 1841, et donc par sa longévité (155 ans). Quand on songe à la durée moyenne de vie d'une revue, cela laisse rêveur! Lors de l'Assemblée Générale de 1994, son actuel directeur-rédacteur en chef, Bernard Drupt, ayant préalablement protesté contre le "vol" du titre dont s’était rendu coupable un parti politique, avait proposé que soit affichée sans complexe la date de création malgré les différentes reprises successives de cette revue. C’est en effet en 1841 que fut créée La Revue indépendante par Georges Sand, Pierre Leroux et Louis Viardot, 16 rue des Saints-Pères à Paris.
Elle fur reprise par Félix Fénéon en 1884. Elle part jusqu’en 1895 avec des signatures prestigieuses sur la vie de son temps. Il y était question de vie publique et politique. Il y eu un vide, comblé en 1927 à 1934 avec un titre un peu modifié, connu sous le nom de La Revue indépendante théâtrale,littéraire, artistique, sportive et de cinéma . C’est sous ce sigle qu‘elle est répertoriée dans l’Annuaire de la Presse de 1928. En 1947 une nouvelle série paraîtra. Elle deviendra, grâce à Robert Morche l’organe du Syndicat des journalistes et écrivains, fondé lui en 1923.
En fait, l’histoire de cette revue est marquée par de nombreuses péripéties. Le numéro 100 de la nouvelle série, daté de novembre-décembre 1970 mentionnait déjà une refondation en 1912, tout en rattachant ce titre à la création originelle de la revue en 1841.
Le signataire de l’éditorial de ce numéro, Daniel Sor qui état à l’époque rédacteur en chef, s’interrogea sur les raisons de la longévité exceptionnelle de cette revue. Il remarquait que si toute entreprise littéraire « subsiste et prospère grâce à la curiosité publique », il convenait qu’une revue soit à la hauteur de l’intérêt qu’elle suscite. Il notait que La Revue Indépendante se caractérisait en premier lieu par son éclectisme et son libéralisme, respectant à la fois la liberté d’expression de ses collaborateurs et la conviction intime de ses lecteurs. Il mentionnait également une autre raison à cette longévité. Depuis son origine, la revue s’était toujours appuyée sur des écrivains et des poètes. Ainsi citait-il parmi ses chroniqueurs de prestigieux membres de l’Académie française tels que ; Anatole France, Paul Claudel, Raymond Poincarré, Georges Duhamel, le Maréchal Lyautey… Ainsi dégageait-il l’esprit de cette revue fondée sur la bonne foi et la valeur littéraire. Daniel Sor ne manquait pas de rendre un hommage appuyé à Robert Morche qui avait su relancer cette revue en élargissant son audience et en respectant ses valeurs. Dans la liste des noms qui émaillèrent cette revue, il ne manqua pas de noter ceux dont la sensibilité poétique était marquante car c’est aussi une revue qui s’intéresse aux poètes.
En tant que rédacteur de cette chronique (La Feuille Volante), j’ai été très tôt destinataire de La Revue Indépendante. Ce qui m’a plu, c’est précisément ce que je m’attache à cultiver pour moi-même, c’est à dire l’indépendance. Daniel Sor dans son article notait que la revue se défend d’appartenir à un parti politique, s’attachent seulement à barrer la route au sectarisme et à l’intolérance d’où qu’ils viennent, mettant notamment en œuvre une attention toujours en éveil fondée sur la jeunesse.
Dès le n° 200, Bernard Drupt établissait un constat quelque alarmiste de la situation, faisant état d’inquiétudes face à l’avenir, craignant plus l’indifférence que la satisfaction de ses membres. Dans cet éditorial il réaffirmait l’indépendance de cette revue, rappelait aux lecteurs que cela dépend d’eux et souhait que chacun donne un peu de son temps dans l’intérêt commun, même si le rôle du syndicat avait un peu évolué. Citant Beaumarchais, il adressait quand même un message d’espoir.
Actuellement La Revue Indépendante en est au numéro 250 ( Janvier-Février 1966), porte toujours le même nom (Corporative, littéraire, artistique, documentaire), se présente sous un format 24/16 à couverture cartonnée et reste l’organe des journalistes et des écrivains. Elle se consacre toujours aux problèmes de société, publie les réflexions et les réactions personnelles des chroniqueurs dans le domaine culturel et littéraire sans oublier la traditionnelle « vie de la revue et du syndicat ». Des poèmes sont également publiés dans chaque numéros qui commence bien sûr par l’éditorial de son directeur. On y trouve également des rubriques critiques autour du cinéma, une revue de presse de France et de l’étranger , des « prières d’insérer » etc.
Pratiquement chacun de ces numéros a pour hôte le chat d’Arfoll ce qui y met une touche d’originalité.
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