la feuille volante

REQUIEM

N°748 – Mai 2014.

REQUIEM – Antonio Tabucchi – Christian Bourgois

Traduit du portugais par Isabelle Pereira.

Nous sommes dans l'Alentejo, une région du sud du Portugal et, dans une maison de campagne, un homme assoupi sous un arbre est transporté en songe à Lisbonne et dans ses environs. C'est une longue hallucination qui va durer douze heures pendant le dernier dimanche de Juillet, torride comme il se doit ici.

Le narrateur qui est Italien va aller, par le biais du rêve à la rencontre de ses souvenirs et dans cette atmosphère comateuse vont se mêler le présent et le passé, des fantômes et des vivants, bref une alliance de réalité et de fantasmes où le passé resurgit à l'occasion d’une rencontre et des dialogues un peu surréalistes se nouent le temps d'un bref échange avec une incursion dans le tableau de Bosch, « la tentation de Saint Antoine ». Il balade donc son lecteur dans un décor sans véritable fil d'Ariane, un peu à la fantaisie de son imaginaire.

A ce récit onirique, l'auteur mêle volontiers nombre de recettes de cuisine portugaises.

Je ne sais pas si je suis passé à côté de quelque chose mais, bien que cet auteur ne soit pas un inconnu pour cette revue (La Feuille Volante n° 206 et 489) qui en a déjà parlé, je ne suis pas entré dans cet univers créatif. Pourtant le contexte de Lisbonne notamment se prêtait parfaitement à un dépaysement de bon aloi. C'est sans doute dommage puisqu'il est très amateur de l’œuvre de Fernando Pessao et que cet auteur majeur m'a toujours bouleversé, autant parce qu'il a été que parce qu'il a écrit. Je ne l'ai pas retrouvé dans cette fiction, même à la fin.

La manière de Tabucchi de donner à son roman une dimension gastronomique qui, à l'évidence le met dans le contexte portugais, n'a pas vraiment retenu mon attention.

Je ne partage donc pas l'enthousiasme de la 4° de couverture.

Je déplore aussi la composition du texte. Cette manière « linéaire » de présenter les dialogues a quelque chose d'un peu dérangeant pour le lecteur et n'apporte rien, à mon avis à la qualité du texte ou de la traduction.

Je poursuivrai cependant la découverte de l'univers créatif de Tabucchi qui m'a toujours semblé valoir la peine d'une lecture.

©Hervé GAUTIER – Mai 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com

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