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la feuille volante

Dimitri Rouchon-Borie

  • Le chien des étoiles.

    N°1955– Janvier 2025.

     

    Le chien des étoiles - Dimitri Rouchon-Borie – Le tripode.

     

    Gio, 20 ans, un grand gaillard, a, lors d’une rixe, reçu un tournevis dans la tête, ce qui lui a valu un long séjour à l ‘hôpital mais il a heureusement survécu et revient dans son clan gitan. Il a une grande cicatrice, ressent les choses différemment et sa balafre vibre bizarrement quand il contemple la nuit ou devant une situation étrange. Pour son père et ses oncles la vengeance s’impose mais lui s’y oppose. Il choisit donc la fuite, flanqué de Papillon, un gamin muet qui ne s’exprime qu’avec le mouvement de ses bras et Dolorès un adolescente qui, un peu malgré elle, fait tourner la tête de tous les hommes qu’elle croise. Leur pérégrination hasardeuse les conduit dans une communauté qui vit de trafic clandestin, alcool, drogue, prostitution, violence. Là où ces trois compères qui n’ont pas vraiment été gâtés par la vie avaient vu une chance de s’en sortir, ils se rendent compte que la réalité est bien différente, malgré les références à la religion pour égarer les consciences. Pour Gio qui distille autour de lui une ambiance faite de curiosité et de peur mêlées, c’est à nouveau la fuite, mais une fuite solitaire, jouet de son propre destin, hors de la société des hommes qui se caractérise par la violence et cette habitude qu’elle a de rejeter ce qui ne lui ressemble pas. Seul un homme le comprend et l’accueille mais la réalité est la plus forte malgré ses rêves.

    Le livre refermé, j’ai eu le sentiment d’avoir lu un conte pas si extraordinaire que cela, une sorte d’épopée prenante, l’illustration de l’existence du bien face au mal, l’histoire d’un homme différent des autres, amoché, un peu idéaliste, un peu naïf aussi, quelqu’un en tout cas qui sait qu’il n’a pas sa place ici et préfère autre chose qui peut ressembler aux étoiles ou peut-être au néant. La perte d’êtres chers, leur absence, génèrent pour Gio une vaine errance et la création artistique fait revivre un moment l’amour qu’il leur portait. Je n’ai peut-être rien compris mais j’y ai lu une révolte contre cette société violente, cruelle et de plus en plus incompréhensible. J’ai eu le sentiment que cette écriture, brute et sans fioriture littéraire, poétique d’une manière assez originale, avait, à la fin, entraîné son auteur dans un monde imaginaire et sûrement idéal, inconnu de lui au départ et qui est l’illustration d’une chose à laquelle j’ai toujours été attentif, la liberté des personnages et le pouvoir extraordinaire de la création mue par l’inspiration. Une phrase de la 4 ° de couverture me paraît illustrer cette remarque « ‘C’est la nuit qui parle, pas moi »