Testimone incnsapevole
- Par hervegautier
- Le 13/04/2016
- Dans Gianrico Carofiglio
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La Feuille Volante n°1030– Avril 2016
TESTIMONE INCONSAPEVOLE– Gianrico Carofiglio – Sellerio editore Palermo.
Il n'est pourtant pas un adepte des causes perdues, ce Guido Guerrieri, avocat à Bari, la quarantaine un peu triste. Pourtant ce qui lui arrive en cette années 1999 n'est pas banale. Sa femme vient de le quitter, ses amis lui sont de plus en plus indifférents et son métier l’ennuie. De quoi vraiment être déprimé ! Et pourtant il reçoit la visite d'une jolie femme noire dont le compagnon, un vendeur ambulant sénégalais, Abdou Thiam vient d'être accusé du meurtre d'un jeune garçon. La victime qui a subi des violences a été asphyxiée puis jetée dans un puits. Le témoignage d'un patron de bar est tellement déterminant que l'accusé est condamné d'avance. Et pourtant, il accepte de le défendre, bien qu'il soit au 36 iem dessous et qu’il combatte comme il peut cette dépression avec du café, des cigarette et même de l'alcool ! Il se fera un point d’honneur à défendre ce pauvre homme, même si au départ il se demande bien comment il va faire. Son talent pourtant lui soufflera une brillante plaidoirie au terme de laquelle il réussira à insinuer le doute dans l'esprit des juges et des jurés. Il ne se doute pourtant pas que cet épisode va bouleverser sa vie et lui redonner envie de plaider et de vivre tout simplement.
Il me plaît bien ce Guido, un peu désabusé mais combatif quand même dans son retour à la vie avec l'aide, il est vrai, de quelques femmes qui le fascinent, anciennes connaissances ou simples passantes. Il est seul contre tous et fait ce qu'il peut, entre racisme, fragilité du témoignage et insuffisances de l'enquête, pour arracher Abdul aux griffes de la justice qui semble avoir tout décidé d’avance. Il promène sur le monde qui l'entoure un regard pudique et même un peu blasé.
Même s’il peine un peu au départ, ce roman est bien construit, rédigé avec beaucoup d'humour, mais ce n'est pas vraiment un policier, un « giallo » comme disent nos amis italiens. Ce serait plutôt un « roman judiciaire » si ce concept d'écriture existe. Il y a bien une enquête, mais elle est menée par cet avocat et le livre regorge d'actes de procédures et d’articles du code pénal italien. Normal, l'auteur est lui-même magistrat.
Ce roman est connu en France sous le titre « Témoin involontaire », paru en 2007.
Je noterai avec plaisir la couverture de cet ouvrage qui reproduit un tableau d'Edward Hopper, un peintre américain que j'apprécie tout particulièrement.
Il s'agit là du premier roman de Gianrico Carofiglio, auteur dont je poursuivrai assurément l'exploration de l’œuvre.
© Hervé GAUTIER – Avril 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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