Miguel Hernandez
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Quelques mots sur Miguel Hernandez (1910-1942).
- Par hervegautier
- Le 29/03/2009
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N°324– Févr
Quelques mots sur Miguel Hernandez (1910-1942).
Je ne sais trop pourquoi, mais je me suis toujours intéressé à l'Espagne. Sa langue est une musique et son histoire douloureuse ne peut me laisser indifférent. Est-ce en cette année où ce pays célèbre les 70 ans de son roi qui rétablit si heureusement la démocratie après toutes ces années de dictature sanglante, est-ce à cause de sa culture si remarquable ou des épisodes, parfois mouvementés, qui ont marqué nos relations communes? Je ne saurais le dire! Je me suis pourtant particulièrement intéressé à cette guerre civile qui déchira le pays, bouleversa le monde et des voix qui l'incarnèrent. Parmi elles, celle de Miguel Hernandez n'est sans doute pas des plus connues mais n'en garde pas moins, à mes yeux, une grande importance.
Il fut ce poète autodidacte, né à Orihuela près d'Alicante, gardien de chèvres dans son enfance, formé par la lecture des grands auteurs espagnols du siècle d'or [Cervantes – Calderon de la Barca – Garcilaso de la Vega et surtout Luis de Gongorra] sous l'impulsion des jésuites. Il garda de ces courtes études l'empreinte de Gongorra. Son écriture d'alors sera marquée par les images fantasques, tortueuses et la forme stricte de ce mouvement littéraire né au XV° siècle en Espagne [« Perito en lunas » [1934]. Il a aussi l'opportunité de rencontrer Ramón Sijè qui jouera un rôle déterminant dans sa vie. La presse locale accueillit ses premiers poèmes en 1929.
En 1932 il se rend à Madrid, sans grand succès, mais, un deuxième séjour lui permet de rencontrer Pablo Neruda et Vincente Aleixendre, Alberti et Lorca. Ces poètes consacrés reconnurent en ce poète-paysan presque inculte un de leurs pairs, l'aidèrent et, bien sûr, influencèrent son écriture, la faisant évoluer de l'influence trop religieuse de Sije dans le sens du surréalisme et de la poésie révolutionnaire, marquée davantage par une idéologie sociale et politique. Il fut le seul contemporain de la « Generacion del 27 », sans toutefois en être membre , à n'être pas issu de la bourgeoisie et à ne pas avoir reçu une formation académique.
Il devient, dès lors, un citadin, travaillant chez un notaire puis comme secrétaire
Quand éclate la guerre d'Espagne, il combat les armes à la main aux côtés des républicains puis devient commissaire à la culture dans le bataillon « El Campesino ». En 1937, Il prend part au 2° congrès international des antifascistes. En 1939, il tente de fuir au Portugal, mais arrêté, il purge une peine de prison à Madrid et à Séville. En 1940, il est condamné à mort mais la sentence est commuée en une peine de prison de 30 ans. Il meurt, peu après, de la tuberculose, le 28 mars 1942 à la prison d'Alicante.
Son écriture est celle d'un poète paysan, amoureux de la terre, sensible à sa beauté et à son frémissement mais aussi, et peut-être surtout, à partir de sa période madrilène, chante l'amour de sa femme et de ses enfants et surtout devient sensible aux souffrances des hommes du peuple. Son écriture est alors engagée, c'est celle d'un guetteur, plus volontiers préoccupé par la condition des plus défavorisés.
Paco Ibaňez contribuera, notamment pendant son exil en France, à populariser ses poèmes en les mettant en musique.
De nos jours l'Université d'Elche porte son nom.
Hervé GAUTIER – Février 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Principales Œuvres publiées : « Perito en lunas » [1934] - « El rayo que no cesa [1936] - « Vientos del pueblo me llevan[1937] - « El hombre que acecha »[1938] - « Cancionero y Romancero de ausencias »[1942 – inachevé]ier 2009