la feuille volante

HOMERE. ILIADE

 

N°932– Juillet 2015

 

HOMERE. ILIADE - Alessandro Baricco – Albin Michel.

Traduit le l'italien par Françoise Brun.

 

Le thème de l’Iliade, la vraie, celle d'Homère, c'est la fin de l'histoire de la guerre de Troie, un siège qui a duré 10 ans et qui a opposé les Grecs aux Troyens. Ce sont les Grecs qui l'emportent grâce à Achille qui tue Hector en combat singulier. Dans cette aventure les dieux interviennent directement dans le conflit. L’œuvre est composée de 24 chants soit 15337 hexamètres dactyliques. Du temps de mes lointaines Humanités, la lecture de ce genre de texte était réservée à ceux, déjà rares, qui se consacraient à l'étude du grec. Les traductions disponibles étaient très scolaires et collaient au texte orignal, elles étaient empruntes de lyrisme et de mythologie, bref c'était réservé à une élite. Le but de Baricco était de rendre accessible ce texte en vue d'une lecture publique, en l'expurgeant de tout ce qui pouvait rebuter un auditoire moderne, notamment les interventions divines et en y donnant une traduction moins « classique », plus laïque, plus contemporaine, bref de la rendre lisible.

 

A travers le théâtre classique et les textes littéraires, nous avons été bercés pendant nos études par ces personnages grecs et latins qui retraçaient à leur manière l'histoire de Rome et d’Athènes. La véritable Iliade d'Homère se termine par la mort d'Hector et ses funérailles mais ne parle guère du fameux « cheval de Troie » dont l'image est passé dans notre langage quotidien et dont Virgile parlera plus tard. Alessandro Baricco récupère cette séquence et l'intègre dans son texte. Pourquoi pas puisqu'il s'agit en quelque sorte d'une recréation.

 

A l'origine, « la belle Hélène », épouse du roi de Sparte mais ,selon la mythologie fille de Zeus et de Léna, est enlevée par Pâris, prince troyen. Cet événement est la cause de « la guerre de Troie » entre les Grecs et les Troyens. Ce texte parle des derniers des cinquante et un jours de la dernière année de cette guerre à travers les personnages d'Homère qui plantent en quelque sorte le décor. Même si, au cas particulier les femmes incarnent le désir de paix, il parle surtout de la guerre, cette activité dont les hommes n'ont jamais pu se passer, de cette violence qu'ils portent en eux et qui s'exprime dans ces actes et ce depuis la nuit des temps. Elle leur confère la gloire et une forme d'immortalité parce que la mémoire collective, reliée par l'écrit (et par l'art en général) s'en mêle, célébrant l’héroïsme. Et c'est un peu comme si elle devenait quelque chose de beau, de nécessaire même, parce que l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Nous ne valons guère mieux aujourd'hui et nos sociétés, censées défendre la paix et s'en réclamer sont bien fragiles face à cette violence potentielle.

 

Sur le plan de la forme, le texte est effectivement débarrassé de ses afféteries classiques et autres images quelque peu ampoulées. La lecture n'en est que facilitée.

 

 

 

Hervé GAUTIER – Juin 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com

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