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la feuille volante

SOIE

 

N°925– Juin 2015

 

SOIE Alessandro Baricco – La scala.

 

L'histoire commence en 1840 quand Baldabiou décide d'implanter à Lavilledieu une usine de filature de soie ce qui permettra à cette ville de se développer. En 1860 une épidémie de pébrine tue les vers à soie. Quelques années auparavant, cet homme avait demandé à Hervé Joncour, le fils du maire de Lavilledieu, d'aller tous les ans chercher des œufs jusqu'en Égypte et en Syrie mais à cause de cette épidémie il n'y a plus qu'une destination possible : Le Japon qui, à cette époque, est au bout du monde ou plus exactement « la fin du monde » mais où l’exportation des vers à soie est interdite. Il entre donc en contact avec Hara Kei, un homme énigmatique éperdument amoureux de sa maîtresse au charme de qui Hervé n'est évidemment pas insensible. Au vrai c'est une banale histoire d'amour, celle d'un étranger qui tombe amoureux d'une femme déjà liée à un homme, puissant qui plus est. Il accomplira au pays du soleil levant plusieurs voyages, pour les vers à soie, certes, mais pas seulement. Bien sûr cet Hervé est marié et bien sûr il va tromper cette épouse fidèle qui est restée à l'attendre en France parce qu'ils a simplement croisé le regard de cette femme d'autant plus énigmatique qu'il n'était pas forme orientale. Grâce à elle il va revivre. C'est souvent comme cela, c'est toujours le mari qui endosse ce rôle et jamais le contraire, comme si le contraire n'existait pas. Comme toujours l'amour se conjugue ici avec la mort, celle de son épouse mais aussi celle de cette maîtresse mystérieuse, auteur d'un billet. La guerre s'invite aussi dans cette histoire puisque dans ces périodes troublées, des destins se font et se défont. Quant à la richesse promise aux habitants de Lavilledieu, elle se révèle être une illusion

 

J'ai lu ce roman (qui est plutôt une nouvelle) en italien, par goût de cette langue que je découvre petit à petit avec plaisir à travers la musique des mots, avec un peu de mal quand même. C'est pour moi une belle occasion d'approcher cette langue cousine qui m'a toujours attiré. Les mots italiens sont sensuels, poétiques, évoquent la finesse de la soie, celle de la peau des femmes, la beauté des paysages... Pourtant si la poésie a été au rendez-vous de cette lecture, l'histoire ne m'a pas passionné, elle est plutôt classique. C'est un peu une leçon sur le thème ordinaire propre à la condition humaine, une histoire d'amour impossible et la nostalgie qui va avec. Hélène, la femme d’Hervé est peut-être et même sûrement l'auteur de la lettre reçue par lui et traduite par la maquerelle, peu importe après tout. On peut vouloir être un personnage qu'on ne sera jamais et elle le lui fait savoir de cette manière en lui avouant qu'elle est aussi au courant de tout. Cette façon de le dire peut aussi être une manière de formuler son amour : c'est parfaitement humain.

 

Le scénario est lent, parfois répétitif mais je garde dans l'oreille la musique et la poésie de la langue italienne.

 

 

Hervé GAUTIER – Juin 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com

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