la feuille volante

La chasse au trésor

N°1570 - Août 2021

 

La chasse au trésor– Andrea Camilleri – Le fleuve noir.

Traduit de l’italien par Serge Quadruppani.

 

Gregorio Plamisano, 70 ans et sa sœur Caterina, 68 ans vivent ensemble dans un appartement plein de bondieuseries et leur vie est entièrement consacrée à la religion catholique et à ses obsessions culpabilisantes. Jusque là rien d’extraordinaire, jusqu’au moment où ils deviennent menaçants et tirent sur tout ce qui bouge. Montalbano intervient et la perquisition révèle l’existence d’une poupée gonflable, ce qui fait les délices de la presse locale. Un appel téléphonique à propos d’un corps trouvé dans un conteneur révèle ce même type de poupée alors qu’un curieux correspondant invite Montalbano à une mystérieuse chasse au trésor en forme de devinettes épistolaires et ...en vers ! Même si les règles de la prosodie sont quelques peu oubliées et l’aspect émotionnel totalement occulté, cela sonne comme un défi pour notre commissaire qui entend bien se plier à ce jeu.

Il sait d’expérience qu’il faut se méfier des évidences qui peuvent vicier le jugement et conduire un innocent devant un tribunal (« La forme de l’eau » du même auteur), mais il sait aussi que cette énigme qui lui est proposée est pour lui une occasion unique de se remettre en question et de se prouver que le vieillissement ne viendra pas polluer les quelques années qui lui restent à accomplir avant de prendre sa retraite. Il sent en effet de plus en plus le poids du temps sur ses épaules, impression qui est corroborée par une récente prise de poids et par un calme plutôt plat du côté de la délinquance à Vigàta.

On s’en doute, ce petit jeu va aller en se compliquant mais un aide inattendue lui vient d’un particulier en ce qui concerne la résolution des rébus « poétiques » qui peuvent se résumer en un sorte de duel entre le rédacteur de ces mystérieuses lettres et le commissaire. Pourtant la présence de cette maudite poupée du conteneur qu’on ne savait pas très bien où mettre est assez encombrante pour un célibataire comme Montalbano.

La torpeur ambiante est quelque peu bousculée par un kidnapping, avec toujours en toile de fond ce qu’on a du mal à appeler poèmes mais qui relancent l’attention du commissaire devenu le seul interlocuteur de ce mystérieux interlocuteur. Au début de la lecture on avait un peu oublié cette histoire de poupées gonflables, mais elles se réinvitent à nouveau, relançant le suspense.

 

Montalbano a toujours ses acolytes, la lointaine Livia, l’inénarrable Catarella, l’indispensable Fazio , Augello le catégorique, la séduisante Ingrid, et toujours cet appétit généreux et arrondisseur de son tour de taille et pourvoyeur de son taux de cholestérol.

 

 

 
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